29 mars 2007

ECRITURE VEGETALE

ECRITURE VEGETALE
L'immersion commence au long d'un mur de lierre. Le soleil se montrait d'abord timidement. Au fur et à mesure que la journée avançait, l'air se faisait doux comme les fleurs investissent la pierre.
Au printemps je longeais le sentier qui menait jusqu'à cette petite maison cachée au fond de la propriété. A mon passage les graines du lierre explosaient en pétillant dans mon oreille. Je m'arrêtais soudain, surprise de ces sons oubliés et sentais une présence cachée, discrête mais joyeuse. Une présence en appelait une autre... J'espérais voir arriver quelqu'un, une connaissance, un ami cher. Je me prenais à rêver aux uns et aux autres que mon coeur appelait... Et sans que rien ne vienne entâcher le souvenir, je me berçais de ces images.
Sur le toit de la gare, pousse une bambouseraie, celle-là même où nous avions passé ce printemps si lointain. Je nous voyais installés sur la planète au centre du monde! Un jardin atlantique!

Une mouche! "Quelle heure est-il?", dit le lapin, comprenez-vous? Je ne peux pas me permettre d'être en retard!...
"ATTENTION! ATTENTION! LE TRAIN DE NEUF HEURE QUARANTE SEPT ENTRE EN GARE, LES PASSAGERS SONT PRIES DE SE TENIR A DISTANCE DU QUAI; NOUS ANNONÇONS, D'AUTRE PART QUE LES USAGERS DISPOSENT DE VOITURETTES POUR LE TRANSPORT DE LEURS BAGAGES. UNE SALLE EST A LEUR DISPOSITION POUR SE RESTAURER. LA SALLE D'ATTENTE VOUS ACCUEILLE POUR ATTENDRE VOTRE TRAIN. L'ENTREE EN GARE DE LA PROCHAINE VOITURE AURA LIEU TRES EXACTEMENT DANS VINGT Minutes quarante-deux secondes...Les voyageurs sont priés..."

Camille est la soeur cadette dans les livres qui racontent les malheurs de Sophie. C'est sa soeur que je préférais. Sophie faisait soit-disant beaucoup de bêtises... Bertrand jouait du piano mécanique. J'apréciais sa présence... Madgid était devenu mon héro sur le tard. Je le voyais très peu.
Sous le lierre, les pierres...
Chaque personnage apparait dans l'encadrement, prêt à être identifié...
Sous les pierres...
Le soleil de midi, le square est vide...
Je viens m'asseoir là, sur une herbe croquante...

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