21 décembre 2007

JE ME SOUVIENS...

JE ME SOUVIENS...
D'après les "Je me souviens" de Perec... bien sûr!

Vous complétez vous-même les phrases!

Il s'agit de nommer des souvenirs personnels, c'est-à-dire de mettre des mots dessus,
dans ce qu'il y a de plus immédiat sans chercher à faire une narration.


Je me souviens d'une expression du langage parlé...
Je me souviens d'une contine...
Je me souviens d'une question...
Je me souviens de quelque chose à manger...
Je me souviens d'une ambition...
Je me souviens d'une tentative...
Je me souviens d'une période précise
Je me souviens d'un slogan de pub...
Je me souviens ddu nom d'un animal que j'ai cotoyé...
Je me souviens du titre d'un des premiers livres que j'ai lu...
Je me souviens du nom d'un personnage de légende...
Je me souviens du nom d'un journal qui n'existe plus...
Je me souviens du nom d'un évènement historique de mon époque...
Je me souviens du nom d'une maladie dont on ne parle plus...
Je me souviens d'un bruit qui ne s'entend plus aujourd'hui...
Je me souviens d'un évènement inhabituel survenu à l'école...
Je me souviens d'un jeu auquel les enfants d'aujourd'hui ne jouent pas...
Je me souviens d'une friandise que j'aimais...
Je me souviens pour qui j'ai voté la première fois...
Je me souviens d'une ancienne habitude...
Je me souviens d'une manipulation mécanique...
Je me souviens d'une machine à mettre en marche...
Je me souviens d'un métier qui n'existe plus...
Je me souviens d'une anecdote qui m'a fait prendre conscience de la valeur de l'argent...
Je me souviens d'un personnage de roman...
Je me souviens de la voiture de mon grand-père...
Je me souviens d'une mode enfantine...
Je me souviens d'un évènement qui m'a fait progresser à l'école...
Je me souviens d'une situation d'adulte dans laquelle il y a eu méprise en raison de mon jeune âge...
Je me souviens d'une situation familiale nouvelle pour moi seul...
Je me souviens du nom d'un vêtement que j'ai porté...
Je me souviens d'une anecdote survenue en voyage...
De quoi vous souvenez-vous après avoir énnoncé certains souvenirs?...
Je me souviens de la biographie succinte d'un personne connue...
De quoi avez-vous envie de vous souvenir maintenant?...
Comment avez-vous fait pour vous souvenir de tout ça?...
Que s'est-il passé entre le premier "Je me souviens" et le dernier?...
Souhaitez-vous partager ces souvenirs avec d'autres personnes?...


Attention! Restez bref!

3ème épisode: NE RIEN OUBLIER !

L'écriture est peut-être la seule production dont elle ait réellement besoin et finalement elle peut s'étendre jusqu'au domaine plastique. Elle se disait que sa production plastique pouvait s'éteindre totalement sans lui procurer le moindre manque. Mais finalement, elle se place sur un mode identique, elle conforte une certaine orientation que son passage aux Beaux-arts lui avait sommé de trouver.
Juin, déjà! Depuis six mois, ils s'étaient installés dans cette maison. De ce prochain été ici, elle ne voulait rien oublier. Elle avait comme l'impression qu'il s'agissait de la plus belle période de sa vie sur terre. Ici était réunie la majeure partie de ce qu'elle avait pensé nécessaire à son bonheur. Elle se disait soudain que ce serait sans doute la seule fois qu'autant de choses seraient regroupées ensemble à sa disposition! Mais il s'agissait d'abord de le vivre! Parce qu'à force de le rêver il se pouvait fort bien qu'elle soit devenue incapable de le vivre. Ceci constituait un raisonnement prudent qui s'avèrerait exagéré. Elle pensait d'abord au froid des campagnes, le confort de la maison su y pallier. Elle pensait aussi à la solitude, à l'isolement mais de cela aussi elle s'accomoda fort bien et s'y complu même. Elle n'avait plus envie d'écouter les gens passivement. Dans cette France profonde, les gens vivaient trop sur eux-mêmes, elle n'avait plus envie d'aller les chercher. Ceux qui lui ressemblaient étaient trop tournés vers la bouteille! Ne restait plus que ceux qui avaient aussi des enfants en bas âge. Quelque soit les relations, elle n'y retrouvait jamais le même intérêt que dans sa vie d'étudiante. Elle ne savait pas trop si c'était à cause du lieu, de l'âge, de l'activité ou autre chose encore. Elle avait donc pris la ferme décision que les relations qu'elle pourrait avoir n'avaient aucune importance. D'ailleurs ils formaient une famille et en famille on n'est jamais seul! Ce qui n'est pas toujours sans inconvénient! Mais cela était autre chose... Elle se disait qu'avec elle-même, elle avait bien assez de choses à faire.

9 décembre 2007

2ème épisode: ECRIRE QUOI ?

Ecrire était aussi chez elle une sorte de thérapie, son psychanaliste de luxe, un confident sans corps et sans âme. Elle se souvenait de ces quatre gros cahiers - ni plus ni moins gros que celui qu'elle tient dans ses mains - ces cahiers qu'elle avait remplis entre ses onze et vingt ans... Refuges de ses joies et de ses peines d'adolescente, dont le contenu lui est si intime qu'il lui est littéralement impossible de les relire sans se sentir dans des états mentaux insuportables! Mais maintenant elle n'a plus ni joie ni peine à raconter seulement les choses les plus simples qui sont dans sa tête.
Par exemple, cet après-midi, elle se sent fatiguée mais pourtant elle se sent bien. Elle ne fait rien de spécial, elle s'allonge un peu partout dans cette maison pour lire tranquilement ou écrire. Par exemple, de temps en temps elle apperçoit par la fenêtre les chevaux qui déambulent inlassablement dans leur pâture. Par exemple, la température qui est si douce depuis un mois qu'elle se sent bien le plus souvent.
Elle prenait la voiture pour aller acheter le cahier avec l'intention d'en noircir les pages. Elle se disait qu'elle ne l'écrirait que pour elle-même, sans autre témoin qu'elle-même. Elle pourrait donc y mettre tout ce qu'elle voulait y retrouver plus tard, quand cette époque sera révolue, que les temps auront changés.
Ecrire par exemple les queues des chevaux qui fouiaillent sans cesse autour de leurs cuisses... Ce genre d'image qui lui font instantanément ramener corps et âme dans un passé proche ou lointain. Comment écrire, par exemple, pour se remettre dans cette tiédeur, dans cet environnement de verdure, cette approche du temps vacant?... Lorsque le plein temps scolaire aura repris, dans les six longs mois sans débander des rigueurs de l'hiver, de celles qui nous plongent chaque année progressivement dans des états d'énervement insuportables!... Et puis il y a les lettres de correspondance qu'elle ne sait subitement plus faire! Elle ne sait plus y mettre ce contenu poétique qui faisait de sa vie une mine de beaux moments bien qu'entrecoupés de longues heures passées morfondue au fond de son terrier... Brusquement, elle ne peut plus raconter les fleurs, les oiseaux, les grands arbres qui lui sont quotidiens, peut-être parce qu'elle les voit tous les jours et qu'elle ne se donne plus le droit d'en parler. Il n'y a aucun raisonnement qui puisse expliquer cela. Elle ne peut plus en parler, c'est évident, mais elle ne peut absolument pas dire pourquoi. Ici, dans le cahier qu'elle vient d'acheter, le pourra-t-elle à nouveau?
Cela lui semble maintenant sans importance. Elle a l'impression qu'il lui suffit de les respirer, que cette jouissance n'a pas besoin d'autre chose. Alors pourquoi insister?... Cela lui rappèle les lettres merveilleuses échangées avec le P'tit Lu... Fallait vraiment vivre entre quatre murs pour écrire des choses pareilles! Pourtant c'était beau et plein de qualités... Etrange tournant de la vie!

1er épisode: ECRIRE !

Un bonheur de mère
Un beau jour de juin elle redécida à écrire, ce jour-là, sentant les vacances, les jours vacants arriver. Sans autre grand espoir que de se retrouver elle-même... Elle ressentait le besoin de préparer un temps soit peu cette rencontre. Reprendre ce moyen qui lui était déjà ancien, celui de l'écriture quotidienne.
Elle lisait souvent. Elle suivait des livres lentement un peu chaque jour,qui devenaient différents selon le lieu où elle les lisait. Peu à peu, elle se sentait un peu frustrée de toujours se préoccuper de l'existence de personnages qu'elle ne verrait jamais, qu'elle n'aurait d'ailleurs jamais envie de connaître. Elle sentait que tous ces mots qu'elle lisait auraient pu être employés en fait à se dire, elle, à se raconter à son tour et qu'alors, son vécu ne se perdrait plus sans cesse dans les méandres de l'oubli. Car elle sentait tout ce temps qui commençait déjà à lui échapper, ces jours dont elle ne voulait pas pourtant chercher à se souvenir méthodiquement. Elle savait qu'il suffisait de quelques lignes par jour pour se retrouver. Elle savait que cela suffisait pour retrouver le personnage qu'elle était celui que chaque jour elle cherchait à retrouver, à rencontrer, à redéfinir. Dans chacun de ces moments, la difficulté en était si grande que les larmes lui montaient aux yeux immanquablement...
Alors elle prenait la voiture.
Depuis quelques jours, quelque chose se passait en elle, une sorte de besoin de se dire... Une prise de conscience? Et puis il n'y avait personne à qui se dire... Finalement, ce qu'elle avait à dire n'était que du radotage de grand-mère - comme beaucoup de romans d'ailleurs.. Sauf que... - et ce radotage-là, elle n'avait qu'à faire comme les autres, l'ECRIRE!

4 décembre 2007

QUELQUES HAIKUS ...

HAIKUS
Reflet dans le miroir
quel est ce visage?
l'oiseau picore

Un détail
un état
un mouvement

A la naissance de l'ongle
douce et jaune vibre la touffe
piquante des graines de l'arbre

Petit bar de St Giniez
matin gris et tiède
le souci du travail

La chaleur de la peau
la peau des autres
désir de l'écrire

Lampadaire de nuit
grand pin ventilé
tourne la planete

La branche frissone
crisse le grillon
discours du vent

Bourdonnement d'un avion
aboiement du chien
larmes de chagrin

Parfum de menthe
le moustique bzzzz
fini le rêve!

Souffle discontinu
rêve d'air chaud
nocturne

Casserole brûlée
cerises trop mûres
croassements hocquetés

Aiguille sèche
y eut-il un chamois
resterait ébouriffé

Frémissement des chairs
proximité des corps
conduction calorifaire

14 novembre 2007

UN JOUR S'EST ECRIT...


"Entre nous soit dit"

















UN JOUR, S'EST ÉCRIT...
Quelque chose ou quelqu'un qui se... Qui s'affiche, se plie, se froisse, s'étiole, se "nuagiiiiise"! Et puis, une lettre qui pète en reitre pour se repaître et reparaître devant un prêtre pommelé, moutonné, vallonné, craquelé, crevassé!... M'enfin, ce n'est pas possible! Que racontez-vous là? lui dit le chien. Et si nous allions apparaître, contouner, gravir, escalader, crapahuter et que sais-je encore?... A travers les buissons, le bosquet, la clairière, le long d'une sente ou sous la futaie?...
Sera-ce frais, encaissé, accidenté ou bien ce sera panoramique, voir même vertigineux!!!
Le fait est que la page s'affiche vers le... autour plutôt ou bien dans le... non! près de, puis, auprès de la lettre "pommelée" de mon image "moutonnée"! Alors, ou tandis que le paysage qui apparaît ainsi derrière, au détour du buisson frais, contourne le bosquet encaissé de ma claire d'hier.
La page comme je le disais, s'affichait dans l'image pommelée de ma lettre blême...
Dans le paysage frais, apparût la clairière illuminée au beau milieu des frondaisons encaissées de Montvallon. Ensuite, la page s'est roulée puis pliée dans les formes vallonnées de mes lettres arrondies. J'ai escaladé la paroi accidentée qui surplombe le sentier de mon côteau désert. Car la page se froissa soudain dans le paragraphe moutonneux de ma structure attendrie! Le paysage se mit à arpenter la forêt infinie, dans l'ascention d'une dimension cachée de ma colline perdue!... Maintenant, la page s'étiole dans la crevasse dorée de la nervure, le paysage atteint alors les roches verticales qui enjambent les forêts profondes, barrant mes vertes prairies.
Oh non! Dit le chien, vous m'en direz tant! Si votre langage ressemble à votre chapeau, je me permet de vous faire cette remarque: c'est la page qui s'affiche dans l'image pommelée, certes, de votre lettre blême! (un autre chien s'approche...), TANDIS qu'apparaît la clairière du paysage frais qui illumine... etc, etc! Et d'ailleurs la page se plie! Oui, monsieur, parfaitement, la page se plie! Mais auparavant elle s'est arrondie. Vallons, lettres, futaies l'ont mise dans cette forme spécifique du rond! Peu importe, en fait la sente et le désert du côteau... Non! Non! Attendez que je termine. Vous, et mon collègue - qui renifle décidemment une drôle d'odeur! Mais là n'est pas la question! - Nous disions donc, - j'aime beaucoup ces sujets-là que nous pratiquons quotidiennement tout au long de nos vies de canins! - vous disiez donc que la page se froisse et vous avez même vu des moutons en compagnie de tortues! Quelle surprise! Et cela en haut d'une falaise!... Savez-vous qu'il est très dangereux pour ces animaux d'escalader de tels endroits?! Ce n'est qu'une image me dites-vous? Et vous croyez vous disculper en disant ça, bien sûr! (le deuxième chien qui s'était endormi, se met à grogner en faisant trembler ses pattes...). Ainsi donc, vous vous êtes perdu dans la colline?... Qu'est-ce que vous voulez encore nous faire croire? Nous sommes peut-être des animaux crédules mais il ne faudrait pas non plus... (le deuxième chien est pris d'une crise d'éternuements qui empêche l'autre de se faire entendre... Il se met alors à transformer son discours en aboiements de plus en plus furieux! L'autre, effrayé, se jette sur lui!... Pendant ce temps, des boulettes de papier à moitié froissées traversent l'espace en tout sens. Puis le calme revient: chacun reste hagard. La voix reprend) J'ai souvent rêvé de cette colline, Monsieur chien que vous êtes, vous et votre acolyte, et je peux vous dire qu'elle n'existe pas réellement. Elle serait plutôt la synthèse de plusieurs collines où je me suis rendu dans le passé. C'est pourquoi je la dis "perdue". C'est ainsi que sa fameuse dimension est cachée. Comprenez-vous? (le chien n'écoute plus, il sent le derrière de l'autre et alternativement) ... La page s'étiole, l'apage sait yole, l'apât, la passe... Dents l'adime en Sioncre, vas scier demafre asene r' vue r' et dors!... Bi inkle paix y sageki S caladela phorépe r'of onde deux m'est panssaive herte.

1 novembre 2007

LA MEMOIRE DU TEMPS

"Entre nous soit dit"
La mémoire du temps de Edmonde
Jacqueline écrit entre les mots...et sur les mots, parfois!

La mémoire du temps sur les chemins de la vie, à l'orée de soi-même et de l'instant qui court... Cette mémoire-là nous ramènera à un silence de fêlures tapies dans la solitude.
Une solitude peuplée de brouillards et d'instants nocturnes.
On y respire plus lentement, par saccades, comme une mer d'huile que le vent, tout à coup, frappant le bord des terres de l'esprit, peut en faire riser la surface de mille sensations diffuses. Le tempo du coeur s'arrêtera...
Ce sont les battements d'un murmure sussurés à l'oreille des jours qui passent.
Ils vont ainsi se blottir dans les recoins de notre mémoire.
Le chant du silence pourra les y retrouver, au moment muet qui transforme nos sombres pensées en joyeuses symphonies.
Le lointain et le récent se mêleront.
La mémoire sauvage ne fait qu'un de ce passé présent à tout instant.
Les bras se tendent vers cette chose vécue qui n'est plus mais qui vit en nous pour toujours. Cette éternité ne se délitera que si les parfums de nos jours acceptent de ne les enlacer qu'en partie...
La respiration du temps fera éclore des exils exquis au bord de nos existences fracturées.
Le double moi les rattache encore à leur propre étrangeté.
Matin doux, fraîcheur du soir, atmosphères diverses, rythmes de nos instants parfumés... L'homme éphémère y écrasera ses larmes.
Il y colle une joie de méloppée sur le doux tam-tam des jours alternativement sombres ou gais. Et le temps s'écoule lentement.
L'eau efface les traces que l'on voudrait indélébiles...
On se plie à son désir faussaire et implacable!

LA FIN D'UN TEMPS

A la canopée de l'existence
Entre le temps des résurgences de moments brodés d'espoir
La lucidité prend des turbulences de parfums capiteuxLe voile se déchire
La sagesse cousue d'or courbe sous le joug des ans
Les yeux ont un regard de fièvre
L'homme cherche à élucider le mystère de ses jours

Le labyrinthe de ses nuits

Il attrape les mots et les blottit dans la petite poche de ses souvenirs
Il surprend les nuages et va vers des révélations évanescentes
Dans la turbulence, la déchirure entrave la parabole allégorique
Le monologue solitaire lui arrache des pensées ténébreuses
Un entre-temps de choses de vie évanouiesLa transparence se fait jour
Son expérience empirique ne repose plus que sur un désert insondable
Peut-il ramener un peu de lumière dans ces tréfonds ténébreux?
Le vieillard chenu arrive au terme d'un espace que lui seul peut définir
Il peut se poser, méditer sous les ombrages de sa vie en suspens
Un indéfini espoir, un azur accueillant et serein
Alors, il regarde le ciel
Dernier augure d'un ailleurs délicieux, plus léger qu'un vent qui calme
Il se sent dans un étau d'attente confiante du début ou d'une fin prévue
Inexorable réalité de la mortIl n'est pas triste, seulement songeur
L'inconnu le rend anxieux et le fascine
Il a fait son temps
Il attend
Il attend.

12 septembre 2007

"Entre nous soit dit"

LA LETTRE
I - OÙ SE CACHE LA PEUR DES MOTS...
Poster mon babil comme un oiseau s'élance dans le ciel et trouver dans les plis d'un billet l'éclat d'une vie... Lier une lettre à une autre en trouvant une harmonie exactement... Tomber les cartes pour révéler celle qui sera maîtresse et dans tous ces corps de textes, consommer les phonèmes sans modération!
C'est de cette position foisonnante que je m'étais préparée ce jour-là à entrer en correspondance avecmes congénères les plus parfaits. Le changement s'était opéré très progressivement le jour où j'avais osé accepter de prendre en compte toutes les lettres de l'alphabet.
Mine de rien, je découvrais une quantité de tabous qui vérolaient mon esprit! Par exemple, le propre des épitres apparaissait bien d'approuver ce que je souhaitais approuver pour moi-même et je suppose que tout un chacun en fait autant, s'octroyant ainsi la possibilité de se démarquer des autres... Tabous et choix semblent ici bien proches et pourtant, précisemment d'une certaine façon s'opposer. Qu'on ne me demande pas d'expliquer cette affaire-là!
Ainsi donc, puisqu'il s'agit de mots constitués de lettres, je découvrais une confusion étrange dans mon esprit au sujet du mot « EPISTOLAIRE »... Je ressentais à la fois une attirance pour sa première partie et à la fois une répulsion pour son graphème final! Ce qu'on nomme préfixe et qui se matérialise ici par E,P et I, préfixait précisemment l'image d'un Jésus entouré de son groupe d'amis, au milieu des oliviers et, printemps aidant, emmenés dans des conversations disparates, élaborant au fil des années une sorte d'onthologie!... Je ressentais une attirance certaine vers la générosité humaine ainsi exprimée. Et puis, la fin du mot: « AIRE », où une autre image était immédiatement refoulée, celle de l'enfer!... Comme un frisson qui vous parcourt le dos et cette désagréable sensation, qu'une fois écrit, preuve étant faite, condamnation peut s'ensuivre!... Primaire, n'est-ce pas? Et pourtant, le même Jésus, dans le désert, n'était pas en enfer mais cela ne venait qu'après, bien après l'enfer refoulé. C'est là que la confusion s'est installée!
II - DES ÉCHANGES DE LETTRES
J'avais quinze ans, mon frère était décédé depuis quatre ans.
Les échanges épistolaires que j'avais avec mon cousin étaient plutôt passionnés de mon côté et protecteurs de l'autre. Le besoin fou que j'avais de communiquer trouvait là une ouverture admirable... Il y a des jours où tous les gens sont beaux, à travers ses lettres tous les gens étaient beaux tous les jours! Je ne sais plus qui arrêta d'écrire en premier, je peux supposer que c'est moi au moment où l'écriture de mes cahiers se fit pleine, c'est-à-dire quand elle put se suffire à elle-même. Je me souviens cependant que ces lettres ne constituaient pas un but en soi. Je n'écrivais pas pour écrire, j'écrivais dans l'spoir de vivre un jour... Je ne me demandais pas s'il s'agissiat de vouloir vivre avec mon cousin, je savais simplement qu'un jour je vivrai avec des personnes que j'aimerai et que j'aimais déjà!
Mais, j'avais bien compris qu'on peut pas trouver un interlocuteur avec qui partager tous les sujets de la vie. Aussi, j'entretenais d'autres échanges épistolaires. C'est avec le docteur S que je racontais mes aventures cavalières. C'était venu tout naturellement! Ma mère, dont il était l'ami presqu'intime à mes yeux, avait dû lui faire part de ma nouvelle activité. Suite au deuil du frère, cet engoûment leur apparaissait sans doute comme un beau signe de vie.
Il a dû se passer qu'un beau jour, elle me proposa de commencer un échange d'expériences cavalières que lui-même souhaitait partager. C'est ainsi que je racontais mes déboires multiples et variés. Le genre équidé devenait alors peu à peu le centre de mon existance. En dehors du travail scolaire sur lequel j'avais du mal à me concentrer, le genre « cheval » occupait ma vision comme un concept existenciel. Si j'acceptais de vivre dans le béton tous les jours, dans les étages d'un immeuble chaque matin et chaque soir, dans les carlingues métalliques des autobus et des voitures, parfois et toutes mes journées ou presque dans un immeuble plus ou moins haussmanien, c'était seulement pour préparer l'avenir! Dans la moindre touffe d'herbe et dans l'ombre pommelée des feuillus, j'entrevoyais des univers de chevaux en liberté galoppant dans des prairies toujours vertes... Dans mes échanges avec le docteur, j'avais déjà, et de loin, la précision d'analyse de la future éthologue que je déciderai un beau jour de devenir. Les lettres qu'il m'écrivait en retour, n'étaient que des souvenirs trop lointains pour lui mais son soutien construisait mon écriture semaine après semaine. C'est dans ces descriptions minutieuses que j'appris à trouver les mots pour me faire comprendre. Quand il me répondait, je savais qu'il avait lui aussi vécu l'expérience décryptée. Un jour, il ne répondit plus, la vie l'avait quitté, bien loin de chez moi, là-bas où il m'avait fait naître, de l'autre côté de la Méditerranée...
III - TOUT EST POSSIBLE!
Le corps est là, bien tangible, même si le docteur n'est plus et le cousin disparu. De digramme en trigramme ou lettre en bas de casse, c'est en chiffres romains ou en italiques que j'écris maintenant! De manuscrits en typographies, je ne peux empêcher la lettre de s'écrire, de lettre muettes en lettres liées les unes aux autres, ce sont autant de lettres dont je construis ma vie. Si l'inconscient est un langage, l'écriture est aussi une image de majuscules et de minuscules, d'élégants dessins de pleins et de déliés, de hampes et de jambages mis en valeur par la lettre capitale exprimée ou gravée en lettres d'or! Ecrites en toutes lettres sur mon visage, je garde présent dans ma mémoire, toutes les lettres circulaires de mes publipostages.
C'est autant de lettres de remerciements aux multiples hôtes que de lettres de licenciement ou de démission qu'il est nécessaire parfois de dépêcher. Autant de faire-parts que l'existence se plaît à nous multiplier, lettres de cachet que les administrations ne savent plus faire et nous encore moins!... Lettres de rémission auxquelles on ne se livre même plus! Lettres de noblesse qui sont à nouveau à inventer, lettres de créance qui permettraient peut-être, à notre tour, de prendre des droits. Lettres de service qui deviendraient notre journal intime! Lettres anonymes où nous pourrions dire tout ce que l'on désire. Lettres patentes où la fantaisie d'aujourd'hui peut prendre ses droits. Lettres de rupture où nous décidons enfin d'arrêter la monotonie des jours. Lettres de naturalisation où notre nature peut ainsi déplacer son point de vue. Lettres d'amour trop peu usitées de nos jours, lettre de condoléances trop vite concoctées à partir d'un modèle préformé, lettres de recommandation même pas considérées, lettres d'embauche trop peu multipliées et enfin, celle-ci, lettre de pure garantie pour un retour de la lettre que trop de gens ne savent plus faire, du genre épistolaire ou presqu'illettriste!
Je n'irais pas pleurer sur les papiers de ceux à qui on a appris à écrire et qui ne veulent pas en jouïr! Je n'irais qu'à dire que les générations à venir ont déjà recommencé à écrire, que nous sommes là, comme des phares dans une nuit finissante... Puisse, car il n'est jamais trop tard, encore venir les écrivants, tous ceux en qui le désir d'écrire se réveille un beau jour tout doucement...

4 septembre 2007

MES MOTS BIEN-AIMES...



BLEU
Le bleu que j'ai dans les yeux quand je ferme les yeux et que je vois tous les bleus de la mer, du ciel, des fleurs... du coeur!
Un coeur bleu avec la fraîcheur d'une éclaboussure, irrisé de mille scintillements bleutés.
Bleu pour reposer mon esprit fatigué.
Bleu pour lâcher les peines à la queue-leu-leu.
Bleu, encore sans jamais me lasser, comme un chant très ancien qui me revient...

COEUR
Il m'avait dit de ne pas le cacher sous le portefeuille...
Entre la gauche et la droite, je n'ai jamais trop su où le mettre!
Je n'ai jamais trop vu où les autres l'avaient mis...
Un jour, j'ai senti qu'il battait très fort.
Je l'ai laissé sortir de sa cage et je l'ai suivi partout où il allait.
Je ne pouvais pas m'en détacher!
J'ai dû tout abandonner,
j'ai dû faire tout ce qu'il me demandait...
Le coeur est un tyran qui nous apprend l'amour envers et contre tout!

L'AUTRE
Moi, partout, tout près et très loin...
Aujourd'hui ou hier et même l'autre de la préhistoire, en tout temps et en tout lieu, c'est encore mon même!...
Ami ou ennemi, frère, enfant ou arrière arrière grand-père, c'est nous, c'est moi, c'est eux,


l'AUTRE!...
L'identique et le différent, toujours là, même quand je me perd en plein désert, même quand la solitude m'enferme au fond de ma grotte, je suis envahi de lui, d'elle, d'eux au point de n'être plus rien à la fin du compte!

CHALEUR
L'été, parfois torride, quand la chaleur envahit le moindre recoin, quand l'ombre se fait fraîche ou presque, quand, plus un seul être vivant ne bouge, c'est la lumière éclatante de sa chaleur.
Notre perception en est toute retournée!...
Alors, on ne veut plus la voir, on met des lunettes de soleil, on invente la climatisation, on peut même porter un gilet rempli de glaçons dans le dos!
On veut continur son quotidien sans rien changer!
Alors, on se demande bien s'il y a encore des saisons sur terre!... Ma bonne dame!

VOISIN
Quand je me sens seul dans ma petite maison, très seul et perdu dans mes pensées, quand je me sens isolé du monde des vivants, quand le désert envahit mon quotidien, j'apprécie d'entendre mes voisins vivre, j'apprécie d'entendre que la solitude est une idée, j'apprécie d'entendre qu'en descendant la rue, je vais aussi les rencontrer et que, finalement j'aime bien ma petite maison!

BASTINGAGE
Là, ça y est, on est parti, on voit la houle s'écarter de la coque du navire...
On a envie de sauter par dessus le bastingage!
Comme si, de devenir poisson allait nous amener droit au but!!
Et puis, on sait que ce n'est qu'un rêve au dedans de soi, un rêve fabuleux...
Alors, on lève les yeux au dessus du bastingage, on regarde la mer, plus loin...
On se sent raisonnable.

BATEAU
C'est un bateau, un grand bateau blanc rempli de plein de gens qui rient ou qui pleurent avec les grands gestes du départ.
Parfois, on les entend même gronder de bonheur...
Un bateau pour partir très loin sur cette eau plate, de l'autre côté, pour changer sa vie, pour aimer encore plus ceux que l'on quitte...
Un bateau qui part pour savoir qu'on peut aimer la vie!

20 août 2007

BIENVENUE sur mon blloogggg!

"Entre nous soit dit" cette courte nouvelle sur le thème du masque a été écrite à l'occasion du concours de "Forum Femmes Méditérannée" 2007.
J'ai réuni des textes qui traitent du même sujet et je les ai articulés du plus simple au plus complexe, ce qui est simplement chronologique en fait!
Cette démarche m'a fait évoluer sur ce thème comme vous allez probablement le sentir...

Bonne leture!

18 août 2007

MON MASQUE

"Entre nous soit dit"


SOMMAIRE:
1 - EN SIROTANT LE CAFÉ
2 - UN EFFET DE MIROIR
3 - DES ECHANGES EPISTOLAIRES
4 - JOURNAL INTIME OU BAL MASQUÉ ?
5 - ENTRE HIER ET AUJOURD'HUI...



1 - EN SIROTANT LE CAFÉ
Il remonte le chemin qui conduit à la cité universitaire, le copain Max!
Le sentier serpente de la pinède vers le maquis, entre les arbousiers et les fleurs odorantes d'un printemps tiède. Caresses de l'air, éclosions dans les nids, chants des oiseaux et dans le coeur de Max, un grand bonheur... qui gonfle... comme une pulsion de vie en train de naître!
Max a l'impression de porter quelque chose de précieux qu'on lui aurait confié, rien que pour lui: une petite pulsion de vie qui est en train de grossir en lui avec une telle détermination!... Qu'allait-elle devenir? Déborder, exploser, se liquéfier? Que sais-je encore? Mais Max est trop heureux de vivre ce qu'il croit être... le bonheur!
Le printemps est ici plus merveilleux que jamais: oubliées les longues journées maussades de l'hiver, période d'études assidues! La moisson se fait à ce moment-là: toutes ces heures de cours suivis avec cette curiosité pleine de surprises: découvertes de mondes multiples que chaque enseignant s'applique à alimenter personnellement à l'aide de sa fougue intellectuelle!... Un bonheur comme ça, il l'espérait de plus en plus. Il savait obscurément que les livres de toutes les bibliographies proposées allaient en structurer la conception. En travaillant tout au long de l'hiver, il préparait son avenir!
Quelques demi-heures avant, Max avait siroté le café avec les autres, les copains habituels qui suivaient les mêmes cours que lui. En écoutant le prof, il les regardait eux aussi écouter les mêmes déclarations, les mêmes raisonnements, les mêmes affirmations. Il aimait voir comment leurs visages reflétaient ce qu'il entendait, comment ils incarnaient l'intelligence même des discours du prof. Ainsi, cette intelligence devenait commune, elle se partageait entre tous et contribuait à les relier dans un même cocon.
Celui-là qui remonte le chemin, c'est moi, Max!
C'était il y a bien longtemps déjà!

2 - UN EFFET DE MIROIR
La végétation semble aujourd'hui avoir gonflé à son tour à la limite de la démesure!... Sur le parking, les racines des pins parasol ont soulevé le macadam et les ramures forment un plafond compact. Le maquis m'enveloppe dans l'étonnement d'un frisson. Mes pas me portent comme dans un rève... J'ai soudain trente ans de moins, trente ans plus tard! Le temps s'étire dans une contraction annulant la stabilité du lieu où je remonte le même chemin. Ici, à droite de la cafétéria, je me retourne pour voir le petit pré triangulaire où le printemps avait fleuri. Il apparaît à travers le filtre de mes souvenirs émus, dans la réalité du rève éveillé: on apportait nos tasses de café et avec prudence, on les posait entre deux touffes d'herbe au milieu des fleurs... Nos discussions étaient douces, chaque parole était celle d'un ange qui passe! Ou bien, au coin du bâtiment, entre les deux escaliers, là où le soleil d'hiver nous dardait de tous ses feux, adossés au muret, les paroles étaient plus toniques. J'y avais procédé à de nombreuses séances de portraits photographiques. Les rires s'y étaient dessinés, la malice se lit encore dans les yeux, les chevelures jouaient de reflets multiples. Tous les jours, ces lieux attendaient notre complicité!
Le rève était-il déjà un rève? La réalité d'alors s'est-elle transformée en mythe? Comment le bonheur qui nous enveloppait a-t-il ensuite soutenu nos vies et comment les masques ainsi élaborés ont-ils abandonné nos visages?
A cette époque-là, dans ce cocon-là, nous étions peut-être déjà trop loin d'une réalité simple. De quelle réalité se serait-il agi si nous nous en étions rapprochés? Nos existences estudiantines étaient certes, des temps de vie privilégiés pendant lesquels il était possible de se déguiser pour un moment en elfe de légende ou en éphèbe de la mythologie ou encore en ange musicien... Mais tout cela ne nous faisait pas perdre de vue les scénarios masqués que la vie ne manquerait pas de nous préparer! Devenir un personnage de fiction, hors du temps et des contraintes du quotidien, faire de cette période le rève qui perdurerait dans l'imaginaire comme un âge d'or possible, c'était transformer ces moments en une représentation d'un idéal à vivre... Qu'en reste-t-il aujourd'hui, trente ans plus tard, de ces beaux visages que j'avais tant appréciés? Que sont devenus les sourires des amis et l'éclat adamantin de leurs regards? Sous le masque de la jeunesse, que se cache-t-il que j'aurais oublié de lire? Et moi-même, une fois le carnaval fini, ai-je vraiment tombé le masque?

3 - DES ECHANGES EPISTOLAIRES
Lorsque j'avais quinze ans, ma soeur aînée était décédée depuis quatre ans.
Les échanges épistolaires que j'avais eus ensuite avec ma cousine étaient plutôt passionnés de mon côté et protecteurs du sien. Le besoin fou que j'avais de communiquer trouvait là une ouverture admirable... Il y a des jours où tous les gens sont beaux, à travers ses lettres tous les gens étaient beaux tous les jours! Je ne sais plus qui arrêta d'écrire le premier, je peux supposer que c'est moi au moment où l'écriture de mes carnets intimes se fit pleine, c'est-à-dire quand cette écriture eut le pouvoir de se suffire à elle-même. Je me souviens cependant que ces lettres ne constituaient pas un but en soi. Je n'écrivais pas pour écrire, j'écrivais dans l'espoir de vivre un jour...Je savais qu'un jour, je vivrai avec des personnes que j'aimerai et que j'aimais déjà sans même les connaître!
C'est avec le docteur S que je racontais mes aventures cavalières. C'était venu tout naturellement! Ma mère avait dû lui faire part de ma nouvelle activité. Suite au deuil du frère, cet engoûment leur paraissait sans doute comme un beau signe de vie qui irait probablement masquer la morbidité de l'évènement!
Il a dû se passer qu'un beau jour, elle me proposa de commencer un échange épistolaire au sujet des expériences cavalières. Le docteur S avait été cavalier dans sa jeunesse et probablement un cavalier passionné. Le docteur prit donc le masque protecteur du correspondant fidèle. Ainsi, j'écrivais les déboires multiples et variés que le piéton seul ne peut imaginer. Le genre équidé devenait alors peu à peu le centre de mon existence. En dehors du travail scolaire sur lequel j'avais du mal à me concentrer, le genre « cheval » occupait ma vision comme un masque existentiel. Si j'acceptais de vivre dans le béton tous les jours, dans les étages d'un immeuble chaque matin et chaque soir, dans les carlingues métalliques des autobus et des voitures, parfois et toutes mes journées ou presque dans un immeuble plus ou moins haussmanien, c'était seulement pour préparer l'avenir! Dans la moindre touffe d'herbe et dans l'ombre pommelée des feuillus, j'entrevoyais des univers de chevaux en liberté galoppant dans des prairies toujours vertes... Dans mes échanges avec le docteur, j'avais déjà, et de loin, la précision d'analyse du futur éthologue que je décidais par la suite de devenir. Le masque professionnel que j'allai porter beaucoup plus tard se dessinait déjà entre les lignes. Le soutien du docteur construisait mon écriture semaine après semaine. C'est dans ces descriptions minutieuses que j'appris à construire les phrases pour me faire comprendre: quand il me répondait, je savais qu'il avait lui aussi vécu l'expérience décryptée par ma prose. Un jour, il ne répondit plus, le masque était bel et bien tombé, très loin de chez moi, là-bas où il m'avait fait naître, de l'autre côté de la Méditerranée..
N'ai-je pas ainsi passé ma vie à construire des rèves pour masquer la réalité? N'ai-je pas toujours et encore cette impression de volontairement faire glisser le réel dans une fiction fantasmée, tout juste bonne à étayer les soucis du quotidien?
Aujourd'hui les arbres de Judée en fleurs sont encore des arbres de Judée en fleurs à chaque printemps pour tout ceux qui les regardent. Aujourd'hui le masque s'est imprimé à l'envers, non point pour un avenir mythique mais pour regarder le passé redevenu présent!... Deux petits trous pour les yeux et le reste du visage prêt à entreprendre une nouvelle vie... De bonheur, je sais qu'il existe et pas seulement au printemps, de bonheur, je veux porter ce masque si éloquant, tout Max que je suis!

4 - JOURNAL INTIME OU BAL MASQUÉ ?
Aujourd'hui, vais-je poser le masque à l'envers ou à l'endroit sur la table à côté de moi?
Le soleil innonde la véranda. Je suis revenu au point de départ: le béton, l'étage des immeubles, les carlingues métalliques... Le masque est posé maintenant. Je me suis servi une tasse de café pour réveiller mon corps fatigué. Les pages du carnet racontent cette aventure... Chaque jour je viens là, à côté du masque que j'observe. Je passe de nombreuses heures à trouver les mots de cette histoire!... Un bal masqué peut-être!..
Non! Il n'y a pas eu de désastre ou plutôt si, mais ce n'est pas un “si” simple!
Les prairies ont effectivement trouvé les galops des chevaux et les printemps ont continué à se succéder mais pour dire vrai, là encore il s'agissait bien d'un masque! Même les animaux peuvent en porter... ou bien, disons qu'on est tout à fait capable de leur en faire porter un! Dans le carnet, j'ai découvert, au fil de l'écriture que les chevaux l'avaient et le portent encore pour moi! N'y a-t-il pas seulement deux jours, j'ai été réveillé par un message m'annonçant, très personnellement qu'une pouliche était née? Mon corps brisé n'a-t-il pas alors sauté de joie comme par le passé? Pendant ce court instant n'ai-je point fait tomber le masque de toute l'anxiété accumulée?
En décidant de revêtir l'habit du cavalier (et non l'habit du moine!), je choisissais ce masque de panaplie comme étant le plus propice pour compenser le reste de l'existence. La bonne affaire que voilà! Confiant le masque aux chevaux, je me permettais de croire que je n'en portais plus. C'était sans compter qu'un masque peut souvent en cacher beaucoup d'autres, tout comme les pelures d'un oignon se superposent en fines couches successives sur sa chair!
Dans le miroir installé devant moi, sur la table, que vois-je sinon encore un masque de chair et d'os qui me regarde?... Exactement regardé par d'autres que moi, avec une tasse de café qui peut avoir justement pour effet de faire tomber le masque! De masque en masque, à chaque printemps, recommencé-je ainsi à me remémorer le printemps précédent quand je portais le masque d'avant!

5 - ENTRE HIER ET AUJOURD'HUI...
Je remonte le chemin qui conduit à la cité universitaire. Dans la pinède, je retrouve le masque à travers lequel la petite pulsion avait grandi. Je la sens à nouveau me soulever du sol avec ce vieux masque soudain plaqué sur mon visage! Le parfum des arbres de Judée embaume mes narines, je ne me reconnais plus... Entre aujourd'hui et le passé, un grand blanc se rétracte brusquement: les deux périodes semblent vouloir se superposer! L'ajustage est difficile, ça dérape, l'air vibre dans mes oreilles... Dans un ultime effort, je m'enfonce enfin dans le passé avec volupté! Rien n'a changé mais tout semble différent pourtant!... Simple affaire de décor ou plus simplement de masque?...
Ce que tu es devenue aujourd'hui, petite pulsion dévorante, je le sais maintenant: rien de plus qu'un nouveau déguisement!... Combien de fois ai-je été dupe? Je ne reviendrai pas étudier ici pendant les longues journées maussades de l'hiver! L'avenir tant espéré est déjà passé, de bonheur on ne s'est pas contenté! On en a bu et à satiété, comme à une fontaine sans fond ou l'eau n'a cessé de couler. Il n'y a plus qu'une rangée d'arbres dans le pré. Ils n'ont pas poussé masqués mais il n'y a plus personne pour boire le café sur la prairie ensoleillée.
De toute façon, les profs ont tous changé, c'est moi entre autres qui les ai remplacés. D'un autre endroit je me suis posté, celui où j'allais aussi pouvoir aller dans le pré des chevaux qui ont galoppé. Mais aujourd'hui, je ne sais plus si le réel est encore à ma portée! Comment puis-je me comporter non masqué?...
Combien de fois depuis le faux-vrai désastre, ai-je senti peser sur mon épaule brisée, la pression infernale et quotidienne de la mendicité? Dans la rue, vers là où je suis parti habiter, ils marchaient par petits paquets, tranquilles malgré le vent gris. J'étais là moi aussi à marcher parmi eux, parmi nous... Nous étions accompagnés par les écrans- masques des façades des rues avec, chacun, son masque plus ou moins délabré... Le temps était venu de rendre des comptes: la fin de la pièce était arrivée et pour saluer, il faut enlever son masque! Nous n'étions pas tous prêts, loin s'en faut! Dans ce genre de pièce, souvent dramatique, il faut savoir improviser en se gardant des coups distribués à la volée...
Mais au fait, puisque vous êtes là aujourd'hui, si vous voulez, je peux vous présenter le nouveau masque que j'ai inventé pour adopter ma nouvelle personnalité. Créatif et inventeur, je me suis réinventé avec pleins d'autres qualités! Bien sûr, je n'ai pas fait ça tout seul, j'en ai trouvé d'autres qui avaient la même idée! En plus on s'est mis pleins de couleurs, on ne s'est pas gêné! Y'en a même qu'avait des plumes de poulets... Alors j'ai préféré m'en aller! On est certainement moins intelligents puisque des masques sont tombés mais on peut dire que celui-ci est plus léger à porter! Tant de pataquès pour s'assumer, est-ce vraiment nécessaire en effet? Mais, à l'heure qu'il est, de masque, assurément on ne peut pas se passer!

Extraits de “Lorsque Max raconte ses masques”
ou comment se déplacer masqué en bonne société...

écrit par Jacqueline Machard le 15 mai 2007.

"La principale cause du malheur de l'individu est la sottise
qui le pousse à placer son bonheur non dans ce qu'il est mais dans ce qu'il représente,
c'est-à-dire en définitive dans le cerveau d'autrui."
Georges Palante "L'individualisme aristocratique"

3 août 2007

Festival de la poésie... de LODEVE

"Entre nous soit dit"
Juillet 2007
L'EMERVEILLEMENT
D'UNE FESTIVALIERE A LODEVE !

TERRES ROUGES
HOMMES BLEUS, TOMBEAUX
OASIS
AMES VIVANTES SOLEILS INSOLANTS
OUGANDA LUEURS, LICKENS
BEGONIA COLERE DES CASCADES ESCARPEES
RAPIDES TORIDES
BASALTE MATE
FRAGILE FERTILE AFRIQUE, SOLEIL GEANT...

Promenade au marché...
Comment cette femme, éditée par un véritable éditeur peut-elle prétendre nous lire de telles banalités, des choses aussi évidentes, aussi convenues, aussi gnian-gnian!
Comment pourra-t-elle ensuite avoir raison, de surcroît, si elle souhaite se justifier, ce qu'elle ferait assurément, je suppose, dans sa parole propre!
Dire de telles fadaises au point qu'on dirait qu'elle les a faites écrire par des élèves de troisième à l'aide d'une méthode de repiquage de phrases "romantico-journalistiques"!
Mais en fait, c'est elle qui les a écrites et elle nous livre ses fantaisies avec toute la platitude nécessaire pour que ça ait l'air joli, comme une petite fille devenue grande mais qui, elle, ne me fera jamais pleurer...
Ecurie du "Grand souffle" entre art et vie...
Edition formée d'un collectif d'artistes.
Collection "les flueurs" au coeur de l'expérience de l'individu
Bataille. Ecriture à même la vie, science du cri, art du choc.
Débarquer dans le présent.
Cacher le monstre qui m'assaille
Il vit autour de ses trous. Rèves de monstres
Lune dans la vitre... L'homme posé sur le monde, là, comme lui-même jusqu'à l'os...
Et l'autre qui se montre, qui ne voit que les regards qui la regardent... Qui en pleurerait, qui est blessée au fond d'elle-même et qui ne l'écrit pas!
Elle écrit autre chose, l'air de rien, encore pour faire joli!

29 juillet 2007 - 10 heures
Higelin
Rentrer dans le jeu, ouvrir son âme. Pas se poser de questions!
Richesse des différentes cultures
Se mettre en état d'enfance, les laisser libres. Curiosité en résonnance au moindre signal.
Ça chie dans c'monde-là! Mais il y a Handsandsouki, Martin Luther King quand il parle. Dans le dernier écrit de Garcia Lorca, un splendide hymne à la vie!... Poésie pour être au milieu des gens, pour nourrir, pas de la poésie de salon!... J'prendrai la route mais j'en laisserai pour ceux qui ont envie de venir! La rencontre fait vivre les chansons qui prennent une autre dimension... Quelle est la façon dont on pratique dans la vie? En maternelle, c'est l'art comme il vient, les créateurs retrouvent l'enfance à chaque fois. Naîf, simple, émerveillé. Meilleure ouverture, + humour.
Par exemple, il s'est retrouvé avec sa mère toute nue et froide dans ses bras... Morte. Il a ressenti une grande tendresse...

La pesenteur des ombres.
Nous chanterons l'eau dans l'ombre du désert... Daniel Leduc, "le livre des nomades".
Les guillères dit du Lully sont des fleurs qui chantent, elles ont été transformées en Manouches... dit la légende!
La terre est là, loin de moi. Ton corps prend la forme du lendemain. Tu es l'écume des frontières du prochain retour.

Alors, Sapho est arrivéééée...
en chair et en os: la poésie c'est une langue dans la langue... Incongruité "RAVISSANTE"! Langue organique? Aller en avant de lui-même, dans un vertige... c'est le poète... Le texte de la chanson peut être orphelin de sa musique... La voix est un corps, constructurel de la chanson, de ce qui se dit... Performance... RAVISSANT!... Traduire des moments de création. Vies-monde... Il s'agit de faire ce qu'on a à faire. Je ne peux pas m'en empêcher, quelqu'un qui écrit a besoin de donner, aller aux autres en direction du monde, voyage, traversée... Ça traverse les barrières jusqu'à l'universel....
On n'est pas une maison, on est un livre... Fatima, elle a cinquante ans, sa maman est partie, elle est comme une petite fille... Passage à tamis jusqu'à l'ascèse du mot... Sapho ou "l'éteignure"! "Quand on tient son truc" dit-elle... Henri Michaux m'a dit... Phrase rassurante, paternante, professionnalisante pour la jeune Sapho, peureuse qui se fait materner par les Fatimas de Lodève!

Dans le cloître de la cathédrale,
lecture aux chandelles.
Un poète syrien... parle "d'avant l'aspirine": PENSE à la douleur avant qu'elle ne devienne idée... La douleur est la matière, elle est la mémoire des éléments. J'écris avec la matière sèche... Une voix lunaire. Un verre de citronade...
Et tous ces gens qui font les gentils entre eux et les indifférents avec ceux qu'ils ne connaissent pas... Les p'tites dames avec leurs petites toilettes décontractées, leurs petites opinions bien rangées, bien satisfaites, bien consensuelles. Et chacun de son histoire, comme si elle était extraordinaire pour le monde entier, comme si elle ressemblait à un miracle, à un phénomène exceptionnel, à du merveilleux!
Entre moi et mon corps, il y a une partie qui ne fonctionne plus. Je la paralyse aux trois-quarts pour éviter qu'elle fasse mal. J'essaye de croire qu'il ne s'agit que de sensations... C'est vrai que ça peut disparaître mais force est de constater que ça fait souvent mal, réellement!
Il n'y a jammais eu de pitié en art. J'ai peur, dit-il... Je ferme les yeux quand il parle l'italien, l'arabe ou le tchèque... Je vois d'autres paysages! Je rouvre les yeux de temps en temps comme pour vérifier moi-même que je ne dors pas. La comédienne lit le texte pour la première fois. Elle donne l'impression de vouloir pleurer. Elle y met toujours le même débit, la même façon d'épeler les mots, la même façon de traîner sur les voyelles, la même façon de finir les phrases. Ça donne l'impression qu'elle veut faire porter le malheur de l'humanité! On dirait aussi, si on en croyait le premier ressenti, que, vu l'immensité de la tâche, elle est condamnée à la désespérance!
L'autre est né à Tyr... Il lui parle comme à une femme... Des visages comme des semelles... Tes rèves se putréfient. Tu es Tyr, si triste charogne... Le temps nous laisse colonne et marbre, tu ne mourras pas, Mer...

Les gens tombent sur les sièges avec le grand poids de leurs chaires, sièges trop bas où ils s'enfoncent dans un silence parfait. Leurs corps s'étalent alors comme des choses qu'on aurait abandonnées un temps... L'histoire se passe soudain ailleurs, dans une sphère parallèle, par une grâce étonnante! Ils tentent de se sentir bien, de prendre leur temps, de se passionner, de devenir savants et peut-être sages... Sont-ils gentils ou stupides?
Celui-là qui est né à Tyr, me parle-t-il vraiment? Est-il poète comme un poète français? Lui et les autres ont l'air de personnages sérieux, des savants sans doute!
Il y a toujours une femme avec un homme et c'est là qu'on peut les situer... L'homme entre seul et s'installe. Il a une prestance presque majestueuse, je vois un prince ou un érudit. Je vois des histoires riches de toute l'expérience de ses cheveux blancs. Lorsque la femme arrive, on tombe dans le grotesque! On voit sur son visage toutes les bêtises qu'elle a eu à démêler autour d'elle, toute l'abnégation dont elle a fait preuve, toute son usure... Lui, n'est plus qu'un enfant devant sa mère, sa compagne d'infortune, la lune de chaque jour, toute la vie, il n'y a jamais de bonheur parfait! Elle devient la garante, dès que le moindre relâchement se manifeste, elle rouvre ses blessures... L'homme qui a travaillé travaille encore, il travaillera toute sa vie!

Roger Bernard était l'ami de Char,
fusillé entrain de courir sur l'ordre des soldats allemands...
L'éternuement de la queue de la mésange. Squelette triste. Tout meurt de respirer... L'éternelle joie vivante de mourir. Seule la présence n'est pas indispensable au suicide...
Le rhum du pollen ennivre le lotus, le sein lyrique du chaos...
Femmes sont rebelles quand il le faut, obsession poétique de la mort...
Des guirlandes de scorpions autour du cou! Je suis toujours autre chose que ce dont j'ai l'air...
La nuit plus haute que le ciel. Tu paricipes au chant tragique de l'oubli.
Une étoile tombe à la verticale. On n'embrasse que le vent!
La mémoire des oliviers, les hirondelles du temps.
Je projette le temps, je ne veux pas mourir de silence... L'eau noire du vertige!

Jean-Pierre Siméon, créateur du printemps des poètes,
favori de Claudette, éclaire la cécité!
Lettre à la femme aimée au sujet de la mort.
Nous n'avons qu'un ciel. Descendre au secret. De quoi va mourir un paysage? La rivière continue avec toi. Cette chemise d'eau après la nage. Le soir endort ton visage. Tombe le bruit des gestes. Tu es à toi-même ton enfant. L'oubli est la première rive de la mort... Un monde chuchotte derrière chaque porte. Le coeur est la troisième oreille, celle de l'enfance. Tu entends derrière la porte, tes propres pas perdus. Tes larmes sont la sève des souvenirs... Coeur sous le tranchant des jours. C'est du dedans qu'il faut tenir la paix... Expliquer, c'est faire souffrir l'âme d'une deuxième absence... Semblablement réels et ardents dans le vide, au centre d'une soif. Ce jour dans le jour. Un autre temps dans le temps. L'absence chargée aux bras de la mémoire. Au prix de la joie des yeux.... Soupçon d'avoir posé pour rien, les mains sur le monde. Seul face à l'énigme s'allégeant dans l'amour, échange dans l'aspiration, le sens inexprimé des choses. Crachats de la misère dans nos yeux. Lumière sans usure, éternités moqueuses. Etoiles fuyantes dans l'âme... Mort immense, demi-voix devant la tombe, emporte l'inconsolée. Fatigue dormante, rien n'est saisissable, tout par défaut. Patience qui nous tient prêt au bord du gouffre et de la joie. Jeter des cris sur le ciel bleu comme des pierres... Parler doucement à ton enfance. Ta voix boit le silence. Veille parfaite dans la mémoire où ton enfance aimée te prend dans ses bras... Ecoute cette voix qui chante dans le néant... Phrase de lumière posée dans l'instant.

Le poète dit... Nous savons la cruauté,
le lait innépuisable des songes,
la langue des rues,
la secousse des temps...
Une éternité me manque, la maison est vaine, nous sommes sans repos... Notre coeur tombe, nous inventons la mort.... Te faire sourire, commençons tout de suite! La caresse est l'eau qui nous lave... Faire naître un soleil entre tes lèvres... La consomption de la dernière étoile.
Tes morts ne sont qu'à toi, tu es née dans la douceur de tes morts, tes morts rèvent à ton côté, tu es ce qu'ils ignoraient d'eux-mêmes... Jamais plus... Magies molles de la réalité. Le regard envahi mais libre du matin. Un amour comme une joie d'enfance... La caresse d'une rive et tout se recompose, feu dormant, joie ouverte, bonté de l'éclair... Etre le cri sans le cri. Ce coeur qui n'est pas un muscle. Un soleil au centre de toutes choses. S'agenouiller autrement qu'en soi-même...
Donner
la
réponse
du
vivant!

Diagonale France-Tunisie
Connivence absolue entre les poètes
Moucef Ghachem "polyglaute". Maklazoum, jakanoun.
Mohammed Ghozzi demeure troglodyte tintamare...
Nuits mal mâchées, sol spolié de mon histoire, raphale de la douleur. Yeux en ruine, rire-culbute... Les errances qu'on m'inflige, complainte creuse de l'orphelin. Chiourme de la haine. Les rougeoiments de caravanes m'ouvrent les veines... Dans le silence abyssal, le vent a rassemblé ses forces dans les nuages. Noyau de mer nocturne... Forêt-léopard!

Edith Azam... Pupille observe les trous.
Peur, bestiole, le fou...
Ça claque, fouette, craquer ses dents, déconstruit, parti loin, manque d'air.
Langage cloué...
C'est donné à tous de rêver, de fermer les yeux et d'aller ailleurs.
D'un ciel à l'autre comme Adam qui a appris la poésie.
Le dictionnaire tombe les mots, les palmiers sont les éventails du désert, la poésie, les ailes de la langue, l'oreiller le sac de nos rêves, la prose est l'hiver de la langue.
Daramia...

Julien Blaine, nous.
Faire sortir les poèmes du livre à corps et à cris... Poèmes de sonorités. Réalité de l'Afrique avec les grios, le sacre du printemps de Stravinsky... Réactiver... le passé!
Phéniciens, sunnites, Carthagénois... Nous n'aimons pas la guerre!... Les poètes de la Beat Generation et les poètes Abassydes mènent un combat poétique... Pacifier, pas s'y fier!

Duo
en langue originelle avec Edith Azam.
CV: je suis une illusion née en 1973... Lettres modernes et sciences de l'enseignement...
Au pays de Candide, fulgurance de voix, ligne faite au couteau.
Jour à l'affût, en attente, les mains qui tremblent...
Tom brûlé...
Electrique sous la peau.
Dans ses yeux, lignes de fuite...
Tom tout seul en bouillie.
Roulé en boule
ça cuit
animal
sauvage.
Chercher une idée d'une idée.
Tout homme attend qu'une idée le trouve.
Cliquetis face à face avec tisane
Main de verre cassé.
La voix le décroqueville.
A terre, Tom, ligne juste. Tom démoléculé, follifolle.
Un air de musique bête, musiquer.
La blouse secoue Tom.
Fracture espace-temps, panique.
La tisane nous parle pour tisanner.
Quel univers de tisane.
L'univers se déploit, se déplie.
Tom faire lit pour que dorme traversin.
Tout homme.
Tout Tom entier...

Serge Henri Robin, Malgache.
Auteur déferlant, sorcier? Les esprits nous véhiculent. La sorcellerie du palpable.
Comment nous narrons le dire... Chant qui vagabonde...
Pupille s'effondre entre ses os.
Violence contenue, indécente.
Une respiration qui lui clot le langage!

Les Occitants.
Oc zénital.
Goût étincelant. Ataquín!
A toujours chercher les chemins qui...
A toujours marcher sur...
On sent bien que...
L'incision de nos pensées
La forme bleue de ton corps
Ta vivante mort.
La maturazione de la luz
Traversée

Le voyage de ma parole, sédiments de l'enfance, réseau des espérances, le coeur du monde pour attraper son innaudible battement... Raï Sunca!
Boulégaï, sourir della carra, Sidarta. L'appel des sécheresses, fouiller dans les buissons. Le monde s'écroule dans cette bouche ouverte.
Une fumée se dissoud portée par sa parole, son unicité et eux, nous, les autres. En regard, en oreilles, en face. Moi aussi. Ça te remplit de joie, de liberté, de bien-être...
Où est, sont le, les forum(s) où chacun vient pour écouter, parler... Que fait l'école?
Niafassun kahoura zou bou
Roubama
Rati i ouna
Des plumes sans corps, des volumes sans paroles, kalam.
Le reflet des rayons du soleil dure dans un bassin d'eau. Les branches de la félicité. Yabka!
Je vois ce qui ne ressemble à aucun autre lointain...

(La Chamelle, cuisine orientale.)

Bien affectueusement à tous les poètes du 10ème festival des voix de la Méditérannée, ce recueil de propos épars entendus tout au long de cette semaine
empreinte de la "grâce" si particulière qui accompagne la poésie,

Jacqueline Machard
jmachard@wanadoo.fr

19 juillet 2007

FLYER

"Entre nous soit dit"
VOUS AVEZ "ENTENDU"
LES TEXTES DU BLOG:

http://atelier-ecriture.blogspot.com/

Ce blog a été créé en février 2007
par Jacqueline Machard
Si vous souhaitez y participer,
veuillez envoyer vos textes à l'adresse suivante:
jmachard@wanadoo.fr

7 juillet 2007

UN PEU D'EXCENTRISME!!! S V P

"Entre nous soit dit"

L'AMOUR MARIN?
DE SA GRANDE VOILE M'A CLAQUE
AINSI QUE L'ON CLAQUE UN RECIF
ET M'A PLAQUE UN SOIR D'HIVER...
La gloire passagère, de sa grande statuaire m'a balancée ainsi que l'on s'envoie une bonne bière et m'a scotchée au détour de l'hiver. La destinée mensongère, de sa grande augure, m'a fait miroiter ainsi que l'on s'hypnotise au cinéma et m'a renvoyée au bout de l'hiver 2007.
Etre drôlement surpris!
Attends! Attends, moi aussi j'ai mon mot à dire, parce que quand on est traceur, j'aime autant vous dire que ça se pose là, je vous la dessine moi, bien sûr, direct et mieux encore!... Et toi? Qu'est-ce que t'as à cligner des yeux comme ça? Y'a queque chose qui t'gêne?
Mais non! Pas du tout! Je suis né comme ça! Quand j'en reçois une dans l'oeil, et ben forcément...
Eh! Oh! Attention, mon p'tit Monsieur, c'est pas parce que tu cours comme un lapin sur les allées de platanes que tu vas me faire croire qu'une petite giclée va te troubler?... Allons donc!



Cérémonie du matin dans les jardins chagrins
Traverse la maison ouverte sur le coup de midi
Dans les vergers, l'après-midi, les cueilleurs s'éparpillent
Et reviennent le soir entre les murs encore chauds des logis.
Lorsque plus tard, au fond des grottes
ronronne l'esprit des lieux de la nuit.
Souviens-toi des feuilles mortes, c'était écrit sur la page de ton petit carnet. Nous avons pris la mer et au large, tu avais tant aimé le bleu turquoise, sous la barque enchantée... Sans crier gare, tu as renvoyé dare dare, toutes les sages décisions du passé... Quelle émotion lorsque tu as sauté par dessus le bastingage! C'était sans compter qu'on avait déjà tourné la page et que le carnage était bien terminé!


OÙ SONT... ?
Où sont les belles-mères bafouées?
Où sont-elles donc passées toutes ces mariées qu'on rencontrait dans les bouges au fond des ruelles?
Toutes abandonnées par les époux disparus au large?
Je les ai rencontrées aujourd'hui dans le parc sous le feu des projecteurs de télé
Elles étaient là, rassemblées, merveilleuses et illuminées dans la blancheur de leurs robes comme des oeufs à la neige!... En dessous, le sable remplaçait la crème anglaise.
Où sont les innocents qui échappent aux mots?
Où sont-elles donc ces petites filles à la rue qui traînaient dans les terrains vagues, livrées à elles-même au milieu des chats de gouttière?
Elles sont là aussi, dans le parc, affriolées comme des poupées qui tournent dans les films de Sissi.
Où sont les suicidés d'une balle dans la tête?
Ils sont saoûlants, étalés à la une des journaux à scandale...
Ils sont là les élus, tous là eux aussi, réunis devant les caméras, figurants parmi les autres figurants, dans leurs beaux costumes sombres et le maire avec son écharpe bleu-blanc-rouge...
Où sont les fleurs du mal qui griffent de leurs épines les coeurs sensibles,
Ce n'est plus qu'un souvenir, ça n'existe plus, tout ça aujourd'hui!
Les amants ont disparu de notre monde, il n'est plus question de vivre d'amour comme par le passé!
Où sont les regrets fondants?
Ils sont là!
Nos petits papiers pendus aux arbres avec les histoires de nos aïeux que nous ne connaitrons jamais, pauvres hybrides que nous sommes devenus,
esclaves d'un monde qui ne nous appartient plus!...



SÉRIE:
LE JOUR LE PLUS LONG DE MA VIE
SUIVANT L'INTERDIT DU "E"
Au jour le jour, tous vos programmes dans le système sans régime,
sans exercice pour mieux se comprendre.
Quelques précautions: des choses, un peu.
J'ai l... Les yeux sous les palmiers des places de villages.
Les jeunes années, atouts en manche, les accrobaties dans le charétiste in extrémis ne convainc pas!... Normalement!
Qui ça? Et rien non plus sans sel! Le miraculé, le fusil à la main, défend sa voix primitive sous le signe... Des banlieues travaillent pourquoi?
FIN du silence,
CUT! ÉCRIRE...



J'ECRIRAI,
J'écriai la mer
sur les flots bleus
comme disait ma mère
et la mère de sa mère... Peut-être!
Ou, je décrirai, comment les vagues nous ont emmenés
tous les quatre et un jour cinq ou six et bien plus encore!
Ou bien je parlerai... Non, attend!
Quand je serai, je serai lumineuse
une vraie lampe incandescente
qui éblouira les bateaux
quand ils arriveront dans la rade, le soir...
Je décrirai le ferry-boat qui arrivera de très loin,
le grand bateau blanc sur les flots bleus...
une photo par jour!
s'il vous plait!
Quand je serai éclatante, il n'y aura plus de question à se poser...
peut-être qu'on s'ennuira!
Je parlerai du Père Noël qui descendait le chemin poussiéreux
là-bas, aux confins de l'Atlas.
qu'est-ce qu'il fichait là ce faux suédois
et qu'en plus c'était un escroc!
Quand je serai caviardée - c'est déjà commencé -
je pense qu'on va tous se régaler
sur une tartine
avec du bon beurre salé
J'écrirai l'avenir
faudra pas me le redire
j'ai bien peur qu'il en soit trop tard
je suis déjà embarquée!
Quand je serai rouge de peur, de honte
ou de ce que vous voulez
ce sera trop tard pour se retirer
je suis embarquée!
J'écrirai le voyage d'un Gulliver
gros comme un bateau
avec plein d'histoires
et de racontars
Je serai très verte dans ce genre d'escapade
et ce sera là ma première aventure
dans un radeau interplanétaire!
Je parlerai alors d'un soleil qui ne sera peut-être pas le nôtre
et quand je serai brillante mais pas encore incandescente
il est probable que je reviendrai...
J'écrirai sur le sable les mots de mon voyage
sans mentir si possible et sans rire
Quand je serai presque croquante, vous me permettrez
de passer la main
la main d'un voyage sous-marin
parmi les requins
Je parlerai d'une tortue qui était partie avec ses congénères
toutes munies d'électrodes pour nous faire parler
Quand je serai dans le rêve de chacun, pascale parmi les Pâques
au rameau d'olivier, je mangerai les bonbons
suspendus dans des papiers dorés!
Je décrirai l'as, la meilleure carte de mon jeu, celle qui,
finalement, reste seule avec ce qu'elle a gagné!
et quand je serai glacée, je n'aurai plus qu'à attendre d'être
emportée...

25 juin 2007

SI J'AVAIS ETE POETE...

"Entre nous soit dit"

Si j'avais été poète...
J'aurais posé des choses sur ces vagues...
Je serais montée sur ce rocher et j'aurais marché sur la mer.
J'aurais trouvé la ville de Châtillon au fond de l'eau,
Je serais descendue dans les abysses d'une mer infinie
Et j'aurais rencontré les histoires que chacun a dans la tête.
Mais le poète que je voulais être n'était pas là.
Et je suis remontée sur le rocher au milieu des prairies.
Depuis ce jour-là,
Les pâquerettes ont fleuries...
Je suis arrivée à Châtillon un jour neigeux.
J'étais la treizième à la table d'écriture...
J'ai tiré le caillou du mot cimetière et j'ai écrit:
" un jour de neige
en plein hiver
dans un cimetière
on a vite enterréune vielle femme qui, à la fin de sa vie avait ralenti ses manies."
Les quatre cailloux suivants parlaient ainsi dans ma tête:
"Le chemin s'ouvrait largedans la forêt sombre.
La rivière murmurait au loin,le fils de la maison tissait sa corde pour de rire..."
Puis quatre autres:
"Le regard du gamin se posa sur celui de la souris; le sens de la vie était là entre eux deux!C'était comme une énigme qui apparaissait...C'est à une initiation qu'elle est invitée, elle doit laisser dehors tout ce qui n'est pas conforme; la recette, pour bien faire, est que l'autre y reste!" Je ne savais pas ce que j'écrivais, pourquoi ou comment, mais quelque choses'écrivait là et racontait tout simplement l'histoire que j'étais en train de vivre!...
ll s'est agit ensuite, dans la foulée, d'écrire encore, bien sûr! On n'était pas là pour se regarder dans le blanc des yeux! Donc sur le thème du "N'est pas fou qui veux!", c'est du moins le premier proverbe qui m'est venu à l'esprit, toujours avec des cailloux, ça a sorti ainsi:
N'est pas valise qui veut, une valise en vaut une autre, toute valise n'a pas sa pareille, valise, valise et demi n'est pas forcément pleine... valise ou porte, il faut y passer. Une prière ne vaut pas une valise! S'il faut le dire en prière, il ne faut pas le dire à la porte!
J'étais tout simplement en train de dire aux autres, ce que je pensais tout bas!......Que je désirais beaucoup rencontrer les histoires que chacun avait dansla tête! C'est ainsi que j'ai vu cette histoire-là sur la photo que j'avais tirée au sort chez mon voisin, ça s'appèle:
La PROMENADE
Vite, vite elle s'est habillée, par dessus sa liquette elle a enfilé son cirée; vite, vite il a attrapé son parapluie et ils sont partis,bras dessus, bras dessous dans les filaments de la pluie. D'une main, elle serrait son petit appareil photo que Titoune, sa petite nièce venait de lui offrir, de l'autre main, elle se faisait emmener par son homme qui la tenait fermement, LA main. Quand à la troisième ou disons la quatrième main, elle tenait un parapluie...Et, ce jour-là, le ciel était bien gris...
Au dos de la photo était imprimée une date... Je n'étais pas là ce jour-là! D'ailleurs, il faut le dire, bien que je veuille encore et encore écrire à cette table, je suis à ce moment-là comme partie... J'ai quitté brusquement mon désir! Je suis tombée dans un livre de Colette et j'ai vu une scène que je trouvais horrible!
"Pas brillante la bande aujourd'hui! lrène a amené sa sœur, un monstre batracien sans jambe, gibbeux, impossible à marier, qu'elle nourrit, terrorise et contraint à une muette complicité. Les habitués du salon Chaulieu ont donné à cette duègne tératologique, le nom significatif de: "Ma sœur Alibi".
Que dire après cela? Oui, c'est vrai ça! Que dire? CA ne vous suffit pas? Vous en voulez encore?... Pas possible! Je n'irais pas plus loin! je me contenterai simplement de dire ce que j'en pense avec un "et si...
"ET SI , par enchantement, la sœur Alibi soudain devient un vrai batracien?... Et qu'elle se mette à croasser en place de la muette complicité!... Hein?... Et si elle avait fait ça, dans l'histoire de Colette? Je vous dis pas le ridicule pour lrène!... Et les autres aussi d'ailleurs! Je pensais alors vaguement à Alice devant la reine hystérique qui hurlait de leur trancher la tête! Mais contrairement à cette horreur imminente, je trouvais le passage de Colette magnifique dans son horreur! Quel paradoxe jouissif ça m'apportait! Mon voisin, lui, y a trouvé autre chose! ll a dit que si Fred avait su en cette période obscure que le verbe choisir se conjuguerait aussi au féminin, un jour... Puis-je continuer une telle phrase si pleine de non-dits, que je ne saurais oser imaginer sans acrobaties alambiquées et de ce fait sans me casser la figure à coup sûr?...
La dernière histoire qu'il fallait raconter, ça l'a fait avec les autres, à toute vitesse pour dire la sympathique aventure que nous terminions de jouer sur nos papiers à l'issue de cette journée d'écriture.
Ca m'a donc fait écrire:
Il n'avait pas voulu le dire... J'attendais, j'attendais prés de la bouteille de gaz et toujours rien... Quel plaisir! Il n'était pas question,miel de zut, de continuer ainsi, il fallait aller ailleurs... Au carré desofficiers non plus il ne se passait rien...Soudain, le retour de Gilles changea tout! Le chat s'échappa par la portequi s'ouvrit violemment; Pierre pris son fusil, la boîte à musique chutalors à terre et la rivière déborda de son lit!...S'agissait-il d'un cauchemar? D'un rêve? Ou bien...? J'aime à voir la dansedes étourneaux dans le ciel, les vagues qu'ils exécutent en ondoyant merveilleusement! Et puis s'il n'avait pas voulu le dire finalement,peut-être, Gilles et Pierre allaient-ils le dire?...Comme Gilles et Pierre étaient parmi nous, tout le monde a rigolé à gorgedéployée de cette mise en scène western américain plagié! Tant et si bien qu'il m'a fallu reprendre ma lecture à deux fois et encoreils se retenaient... C'était sans compter qu'en fait, je ne comprenaisabsolument pas leur hilarité, hélas et que j'avais du mal à comprendre malgré tout cette histoire bien que, depuis le début on ne comprenait pastout! Ainsi se termina cette journée d'épique écriture pendant laquelle je dois bien dire que je n'ai vraiment encore pas tout compris!

20 juin 2007

Trop sûr de soi!

"Entre nous soit dit"
Comment être poli quand on est lippu et que le pli est érotique?
Quel plat quand je me tape une petite pépé qu'a pété!
Tout petit et piteux je me fais, nourrissant des voeux pieux et paroles pieuses.
Zippé du désir figé dans le pisé!
Je ripe, un verre de poirée à la main
Face au péril, je tente de ne pas plier,
pieds et poings liés, je tente de relier ce dont j'ai rêvé de presser contre moi,
le coeur d'une belle à en crever!

Contre mon ombre
donne-moi ta recette
et le vent emportera nos soucis

Contre un carré de chocolat
donne-moi le temps
et la fermeture zippera dans le noir

Contre le mal d'amour
donne-moi un refrain joyeux
et nous verrons bien qui nous sommes

Contre ma proposition
donne-moi ta main sur le chemin de ma vie
et je vous l'apporte toute propre

Contre mes excès jubilatoires
donne-moi la lumière de ces jours d'obscurité
et nos cendres s'envoleront

Celles qui entreprennent le trop-plein d'existence *
c'est l'avenir qui porte le monde de l'autre côté du miroir

Celui qui dit l'objet unique
c'est le gentleman qui pointe du stylo le chaos des montagnes

Celle qui voit par le désir des mots
c'est l'adepte qui ronge la vérité du temps

Celui qui prend le temps d'observer
c'est le verre cassé du mogwaï

Ce qui donne la poussière perpendiculaire
c'est la boucherie qui arrache le soleil

Celui qui dicte l'échiquier,
c'est sa majesté Caca le deuxième qui mangera le sel

Celui qui hurle l'objet du délire
c'est le pied qui harangue les failles de la terre

Celui qui précède sa main gauche
c'est le vagabond qui rôte sa pierre ronde

La vie de Marie

"Entre nous soit dit"

Je crois à la vie
Mon tourment me délivre
Désordre de l'ouvrage
Les grands hommes puissants
Créature qui croit les dieux
Gloire inconcevable
Les rires frais sous neige
Un sel d'azur sous la langue
Comme vibrent les éccueils
Le chant lèche les ventres
Tourne le corps au pays
Comme la lyre rit
Bonheur étranger
Pour les mots ronds qu'à penser
Plante verte-noire
Des miroirs mordants
L'abeille oublie la jacinthe
Abandon jaloux
Le drap des cheveux qui se mélangent les yeux

Un bras à délaisser
une peau découverte trop pâle

Encore une couleur, je vais enfler, roule-t-en Marie!

L'ombre des gorges sont et son souvenir Marie
à ce Brueghel de dormeuse, un Brueghel de touffes!

Le paysage du mortel qui voit les matins
un matin à ravir, une image c'est trop terrible!

Encore un sommeil jamais banni, savoure-t-en Marie
les miracles des caprices sont! et son spectacle, Marie
à ce brueghel de végétal, un Brueghel de peintre!

Si tu induis, la manche tripatouille, elle enchante avec un regard trouble
Si tu croises, le désir s'eprouve, il coagule avec les voitures quotidiennes
Si tu décuples, ta maison prend feu, elle décante avec les cheminées de fées
Si tu rampes, les temps pourrissent, ils crachent des multitudes d'ogres

a,b,c,d!

"Entre nous soit dit"

ARACHNEE BOIT COMME DEUX ESCARTOFIGUES
FOUINANT dans les GRANDES HERBES...
IRAI-JE KINESIER LE MARRAKECH NIET?
OOOH POVRE!!!
QUOIQUE RACAILLASSES SE TERRENT
UNE SEULE VOIE: WIKI XYLOGRAPHIEE Y ZIGZAG
Y A-T-IL XERES WANA? VOIE ORANGE!
NON! MOI LA-BAS KAKI J'IRAI HYPOMEE,
GRANDE FLEUR ET DES CAS BOUFFONS ADORES
AH BON?
COCAINE DOIT ERADIQUER FEU GODRECHE!
HIPS! INIQUE! JEAN-FOUTRE!
KAMIKAZE LIRA MEME NOIRCI...
ORACLE: PESTE QUE REBANE SOIT
THIERRY UBU VERRA
WIKI XYLOPHENE Y ZOZOTTE!
Y XENOPHOBE!
WAZA VULGAIRE UTILISE TOUTES SES RUSES
QUE PUISSE OUTRAGER NULLE MADELEINE!
LE KAKOU-JEUNE ILLUSTRERA HAUT DE GAMME
EDMONDE DRAPPEE COMME BERNARD-JEAN ADULE...

7 juin 2007

AUTISME

"Entre nous soit dit"
AUTISME
Tous les jours il y avait un moment où il fallait qu'elle se calme. Elle sentait son esprit galopper soudain trop vite, elle sentait cette envie folle de courir qui s'averait incontrôlable!
Elle le savait.
Cela arrivait tout spécialeent quand sa mère occupait le terrain. Il n'y en avait plus que pour elle, on ne pouvait que se taire!
Alors, elle saisissait le petit sac en plastique, sortait les petits crayons, le petit carnet et le taille-crayon et remplissait les petits carreaux de couleur au gré de son inspiration... Ses yeux voyaient des lumières scintiller, des bleus pâles avec des roses et des verts très doux, même suaves... Soudain, une lumière s'éclairait dans le jaune d'un carré! Le crayon partait alors sur le côté et faisait apparaître un nuage de bestioles affolées par des petites taches d'un vert douteux... Puis, dans un gris-bleu métallique, le vent se levait à travers la page... Il fallait lui donner du poids, il ne devait pas sortir de la feuille! Une couleur lourde et sombre venait alors relever un coin, une ligne.
Tout en regardant la magie multicolore dessiner des minis-paysages qui s'animaient sous ses yeux, une pensée étrange apparut: "Pourquoi dois-je me taire? Qui m'oblige à rentrer quoi? Quelles paroles? Pourquoi parler? Qu'ai-je donc à dire de si important?" Les couleurs continuaient à danser sous ses yeux s'harmonisant les unes aux autres... Puis, une accalmie! La pensée se mit à trotter alors toute seule, sans entrave... Jusqu'à ce qu'une voix lui dit distinctement de l'intérieur: "Ne faites pas attention, enfin! Demain, elle dira autre chose!" Bien sûr, c'était une des paroles récurentes de sa mère. C'était de là que ça venait "se taire"! C'est pour ça qu'elle ne disait plus rien!... Personne ne faisait plus attention à ses paroles d'enfant!

EMOTION ET FAITS DIVERS

"Entre nous soit dit"
MOMENT D'EMOTION...
Tu te demandes bien ce qui t'arrive ce matin!
Tu n'oses pas ouvrir les yeux, tu as déjà peur de ce que vas voir autour de toi! Pour te retrouver encore au même endroit, dans cette même pièce où tu sens les mêmes soucis planer!
Peur d'être repris dans cette obsession, mais aussi peur de trouver autre chose...
Finalement, tu es mieux là, dans ce rève que tu viens de faire. Tu ne peux même plus dire où ça se passait ni comment c'était! Tu ne sais même plus ce que tu y faisais, mais tu te sens bien, les yeux fermés à l'intérieur de toi.Tu as la très nette impression d'avoir senti ton corps accomplir les gestes qu'il fallait...
...FAITS DIVERS
Dans le journal, on pouvait lire l'article suivant:
"Suite aux pluies diluviennes qui se sont déversées hier sur la région, la petite rivière de ..... est soudainement sortie de son lit occasionnant des dégats considérables! Une grande quantité de gros objets, des abris de jardins et même des véhicules ont été emportés par la violence du courrant. Les maisons bordant les rives escarpées de la .... ont été envahies par les eaux boueuses et le préposé du bureau de poste a dû abandonner précipitament son véhicule! On ne sait pas encore s'il y a des victimes. Au moment du bouclage de ce numéro, on vient de retrouver à quelques kilomètres en aval du village la soutane de Monsieur le Curé dont on n'a aucune nouvelle depuis les évènements."
Ou bien:
"C'est à la lampe torche qu'a été retrouvé ce matin le corps de Christian Martin, boulanger de sa fonction. Son commerce se situe près de l'église, il venait de s'installer dans le quartier tout récemment. Cette zonz a déjà été l'objet de plusieurs faits que la police ne s'explique pas."
Mais aussi... pourquoi pas cette anecdote?
Carole part à l'école ce matin, toute ragaillardie de ses aventures de la veille. Bien sûr elle n'en fait rien voir mais au fond d'elle-même elle jubile de cette histoire qu'elle a inventée avec les copines du quartier! Si elles arrivent à faire croire à leur mère cet horrible méfait, personne ne pourrait se rendre compte de leur escapade et elles pourraient facilement recommencer l'aventure sous le même prétexte. C'est vrai, quoi! Toutes ces histoires que les adultes racontent, ça nous donne des idées se disait Carole... Elles étaient ainsi parties toutes les trois, bras dessus, bras dessous, à midi. Non pas pour rentrer à la maison mais pour se promener tout simplement! Elles avaient acheté des bonbons chez le marchant de journaux et s'étaient installées à l'écart de l'école, au bord d'un champs de coquelicots. Le soleil plombait généreusement l'atmosphère, les grillons s'en donnaient à coeur joie, les mouches dormaient dans l'ombre et les trois gamines vivaient avec bonheur leur première école buisssonière!

25 mai 2007

SE DONNER LE MOT

"Entre nous soit dit"
15 05 07
SE DONNER LE MOT
1 - Un jardin. Même tout petit, à la taille d'un bonsaï, s'il le faut.
Un jardin imaginaire ou réel, mais un jardin où je me déplace, tel un fluide subtil!
Lorsque, soudain le rhododendron...
Ou bien:
Gros buisson, fleurs éclatantes, larges feuilles sombres et lissées, le rhododendron s'impose dans mon environnement mental par rémanence. On croirait une plante artificielle, fabriquée, arrangée de façon toujours parfaite!

2 - L'enfance.
Les jeux créatifs, art plastique.
L'apparition de nouveaux personnages imaginaires
Mise en forme partie de rien.
Décoratif, gai. Coloré, animé.
Souvenirs de moments ludiques à l'école...
La foule des gens marche souvent dans deux sens opposés. On se suit, on se précède, on se croise. Les fils qui nous relient se coupent, d'autres se dessinent... Nous formons des kirielles infinies et mouvantes.
Ou bien:
Dans son enfance, Méline pratiquait un jeu étrange: elle avait ainsi confectionné d'innombrables kirielles de personnages variés...

3 - Harmonie d'une courbe parfaitement dessinée
Idée de mouvement ascentionnel.
Hyper, c'est à dire, grandiose. Spacial, interplanétaire
Le mot évoque aussi des idées symboliques, une dynamique abstraite.
Nous sommes dans le domaine du conceptuel.
Les mouvements que notre corps fait chaque jour s'inscrivent dans l'environnement, à la façon dont le calcul d'une hyperbole permet de tracer une courbe harmonieuse...
Ou bien:
Dans la pensée de mon personnage, une hyperbole se dessine chaque jour depuis quelques temps.
Tout le long de cette courbe harmonieuse, les évènements de la veille prennent place.
Hyperbole, c'est aussi le nom qu'il a donné à un alter-ego féminin oublié au fin fond de son enfance!
Un matin de vacance, il s'est réveillé avec cette image:
"Je vois une jeune fille très belle.
Elle se déplace avec légèreté et naturel.
Un hallo de lumière pâle l'enveloppe.
Elle semble irréelle... Je pense à la Vouivre!
Un rideau s'agite, la cache un instant. Puis elle réapparait en partie.
Son image s'estompe alors...
...Je songe!"

15 mai 2007

LA LETTRE

"Entre nous soit dit"
I - OÙ SE CACHE LA PEUR DES MOTS...
Poster mon babil comme un oiseau s'élance dans le ciel et trouver dans les plis d'un billet l'éclat d'une vie... Lier une lettre à une autre en trouvant une harmonie exactement... Tomber les cartes pour révéler celle qui sera maîtresse et dans tous ces corps de textes, consommer les phonèmes sans modération!
C'est de cette position foisonnante que je m'étais préparée ce jour-là à entrer en correspondance avecmes congénères les plus parfaits. Le changement s'était opéré très progressivement le jour où j'avais osé accepter de prendre en compte toutes les lettres de l'alphabet.
Mine de rien, je découvrais une quantité de tabous qui vérolaient mon esprit! Par exemple, le propre des épitres apparaissait bien d'approuver ce que je souhaitais approuver pour moi-même et je suppose que tout un chacun en fait autant, s'octroyant ainsi la possibilité de se démarquer des autres... Tabous et choix semblent ici bien proches et pourtant, précisemment d'une certaine façon s'opposer. Qu'on ne me demande pas d'expliquer cette affaire-là!
Ainsi donc, puisqu'il s'agit de mots constitués de lettres, je découvrais une confusion étrange dans mon esprit au sujet du mot « EPISTOLAIRE »... Je ressentais à la fois une attirance pour sa première partie et à la fois une répulsion pour son graphème final! Ce qu'on nomme préfixe et qui se matérialise ici par E,P et I, préfixait précisemment l'image d'un Jésus entouré de son groupe d'amis, au milieu des oliviers et, printemps aidant, emmenés dans des conversations disparates, élaborant au fil des années une sorte d'onthologie!... Je ressentais une attirance certaine vers la générosité humaine ainsi exprimée. Et puis, la fin du mot: « AIRE », où une autre image était immédiatement refoulée, celle de l'enfer!... Comme un frisson qui vous parcourt le dos et cette désagréable sensation, qu'une fois écrit, preuve étant faite, condamnation peut s'ensuivre!... Primaire, n'est-ce pas? Et pourtant, le même Jésus, dans le désert, n'était pas en enfer mais cela ne venait qu'après, bien après l'enfer refoulé. C'est là que la confusion s'est installée!

II - DES ÉCHANGES DE LETTRES
J'avais quinze ans, mon frère était décédé depuis quatre ans.
Les échanges épistolaires que j'avais avec mon cousin étaient plutôt passionnés de mon côté et protecteurs de l'autre. Le besoin fou que j'avais de communiquer trouvait là une ouverture admirable... Il y a des jours où tous les gens sont beaux, à travers ses lettres tous les gens étaient beaux tous les jours! Je ne sais plus qui arrêta d'écrire en premier, je peux supposer que c'est moi au moment où l'écriture de mes cahiers se fit pleine, c'est-à-dire quand elle put se suffire à elle-même. Je me souviens cependant que ces lettres ne constituaient pas un but en soi. Je n'écrivais pas pour écrire, j'écrivais dans l'spoir de vivre un jour... Je ne me demandais pas s'il s'agissiat de vouloir vivre avec mon cousin, je savais simplement qu'un jour je vivrai avec des personnes que j'aimerai et que j'aimais déjà!
Mais, j'avais bien compris qu'on peut pas trouver un interlocuteur avec qui partager tous les sujets de la vie. Aussi, j'entretenais d'autres échanges épistolaires. C'est avec le docteur S que je racontais mes aventures cavalières. C'était venu tout naturellement! Ma mère, dont il était l'ami presqu'intime à mes yeux, avait dû lui faire part de ma nouvelle activité. Suite au deuil du frère, cet engoûment leur apparaissait sans doute comme un beau signe de vie.
Il a dû se passer qu'un beau jour, elle me proposa de commencer un échange d'expériences cavalières que lui-même souhaitait partager. C'est ainsi que je racontais mes déboires multiples et variés. Le genre équidé devenait alors peu à peu le centre de mon existance. En dehors du travail scolaire sur lequel j'avais du mal à me concentrer, le genre « cheval » occupait ma vision comme un concept existenciel. Si j'acceptais de vivre dans le béton tous les jours, dans les étages d'un immeuble chaque matin et chaque soir, dans les carlingues métalliques des autobus et des voitures, parfois et toutes mes journées ou presque dans un immeuble plus ou moins haussmanien, c'était seulement pour préparer l'avenir! Dans la moindre touffe d'herbe et dans l'ombre pommelée des feuillus, j'entrevoyais des univers de chevaux en liberté galoppant dans des prairies toujours vertes... Dans mes échanges avec le docteur, j'avais déjà, et de loin, la précision d'analyse de la future éthologue que je déciderai un beau jour de devenir. Les lettres qu'il m'écrivait en retour, n'étaient que des souvenirs trop lointains pour lui mais son soutien construisait mon écriture semaine après semaine. C'est dans ces descriptions minutieuses que j'appris à trouver les mots pour me faire comprendre. Quand il me répondait, je savais qu'il avait lui aussi vécu l'expérience décryptée. Un jour, il ne répondit plus, la vie l'avait quitté, bien loin de chez moi, là-bas où il m'avait fait naître, de l'autre côté de la Méditerranée...

III - TOUT EST POSSIBLE!
Le corps est là, bien tangible, même si le docteur n'est plus et le cousin disparu. De digramme en trigramme ou lettre en bas de casse, c'est en chiffres romains ou en italiques que j'écris maintenant! De manuscrits en typographies, je ne peux empêcher la lettre de s'écrire, de lettre muettes en lettres liées les unes aux autres, ce sont autant de lettres dont je construis ma vie. Si l'inconscient est un langage, l'écriture est aussi une image de majuscules et de minuscules, d'élégants dessins de pleins et de déliés, de hampes et de jambages mis en valeur par la lettre capitale exprimée ou gravée en lettres d'or! Ecrites en toutes lettres sur mon visage, je garde présent dans ma mémoire, toutes les lettres circulaires de mes publipostages.
C'est autant de lettres de remerciements aux multiples hôtes que de lettres de licenciement ou de démission qu'il est nécessaire parfois de dépêcher. Autant de faire-parts que l'existence se plaît à nous multiplier, lettres de cachet que les administrations ne savent plus faire et nous encore moins!... Lettres de rémission auxquelles on ne se livre même plus! Lettres de noblesse qui sont à nouveau à inventer, lettres de créance qui permettraient peut-être, à notre tour, de prendre des droits. Lettres de service qui deviendraient notre journal intime! Lettres anonymes où nous pourrions dire tout ce que l'on désire. Lettres patentes où la fantaisie d'aujourd'hui peut prendre ses droits. Lettres de rupture où nous décidons enfin d'arrêter la monotonie des jours. Lettres de naturalisation où notre nature peut ainsi déplacer son point de vue. Lettres d'amour trop peu usitées de nos jours, lettre de condoléances trop vite concoctées à partir d'un modèle préformé, lettres de recommandation même pas considérées, lettres d'embauche trop peu multipliées et enfin, celle-ci, lettre de pure garantie pour un retour de la lettre que trop de gens ne savent plus faire, du genre épistolaire ou presqu'illettriste!
Je n'irais pas pleurer sur les papiers de ceux à qui on a appris à écrire et qui ne veulent pas en jouïr! Je n'irais qu'à dire que les générations à venir ont déjà recommencé à écrire, que nous sommes là, comme des phares dans une nuit finissante... Puisse, car il n'est jamais trop tard, encore venir les écrivants, tous ceux en qui le désir d'écrire se réveille un beau jour tout doucement...
Jacqueline MACHARD
1er mai 2007

27 avril 2007

JAZZ A SAINT GINIEZ

"Entre nous soit dit"

JAZZ A ST GINIEZ
Babar est vraient trop barbare, quel bazar, alcazar!
Innocent, arrogant! T'as qu'à voir! Y s'est payé une nana qu'elle s'apppèle "Nanaconda"... Attention, danger!... Pétard, j'ai jamais vu ça, ce cul!
Abracadabra, taratata, caca, boudin, biscotte, isotope, biotope, tritoceratop, clop, clop, tacaclop, t'as des clopes russes?... Russendrin, mal en drain, fais gaffe au refrain (poil aux mains)... Est-ce que j'ai une tête de poil aux mains? Quel bastringue!
Eh! zop! Esope... Esoupe, té moupe et à la mousse! ousse, ousse! Ousse tou yourte?
Yourte,YAOURT, YOGHOURGT, yourte it is? Beau bourg, Beaubourg! Bô quoi?...
WHAT! C'est d'la ouate! Ouarzazate!...
Quoique tout compte fait, à tout dire, y'a pas d'vérité d'abord!
Hé bé ma foi, c'est bien vrai! Disait le Corézien et d'ailleurs y'en a d'autres avant lui qui l'ont dit même qu'ils étaient coréziens eux aussi!... J'en ai connu un qu'il avait pas une histoire banale! Mais j'peux pas la raconter, même qu'il serait pas content du tout! Alors si tu peux raconter une des tiennes, là!...
L'histoire d'UZGUL, mi-turc mi-poète, interprête de sa propre vision de vie me dit un jour d'un ton sincère: "Bonjour, comment vas-tu," A ces paroles, je lui répond non sans une pointe d'ironie cette phrase qui me fait vibrer tel un coq chantant le lever du jour: "ça va bien, et toi?". UZGUL, après un moment de recul, me déclara alors... ce que je savais! Je m'en souviendrai toute ma vie: "Bien!"
Ecrire, écrire!
Y'm'font rire: je continue, ce sera pire!
Mais allons-y, écrivons!
A quoi bon?
J'en sais rien... Tout ce rien, le tien, le mien, mais comme dit Uzgul, c'est bien!
Dixit les gens autour d'une p'tite mousse, ceux de mes amis dans la boîte à Jazzy, un grand merci!

24 avril 2007

J'ECRIRAI

"Entre nous soit dit"

J'ECRIRAI,
J'écriai la mer
sur les flots bleus
comme disait ma mère
et la mère de sa mère... Peut-être!
Ou, je décrirai, comment les vagues nous ont emmenés
tous les quatre et un jour cinq ou six et bien plus encore!
Ou bien je parlerai... Non, attend!
Quand je serai, je serai lumineuse
une vraie lampe incandescence
qui éblouira les bateaux
quand ils arriveront dans la rade, le soir...

Je décrirai le ferry-boat qui arrivera de très loin,
le grand bateau blanc sur les flots bleus...
une photo par jour!
s'il vous plait!
Quand je serai éclatante, il n'y aura plus de question à se poser...
peut-être qu'on s'ennuira!

Je parlerai du Père Noël qui descendait le chemin poussiéreux
là-bas, aux confins de l'Atlas.
qu'est-ce qu'il fichait là ce faux suédois
et qu'en plus c'était un escroc!
Quand je serai caviardée - c'est déjà commencé -
je pense qu'on va tous se régaler
sur une tartine
avec du bon beurre salé

J'écrirai l'avenir
faudra pas me le redire
j'ai bien peur qu'il en soit trop tard
je suis déjà embarquée!
Quand je serai rouge de peur, de honte
ou de ce que vous voulez
ce sera trop tard pour se retirer
je suis embarquée!

J'écrirai le voyage d'un Gulliver
gros comme un bateau
avec plein d'histoires
et de racontars
Je serai très verte dans ce genre d'escapade
et ce sera là ma première aventure
dans un radeau interplanétaire!

Je parlerai alors d'un soleil qui ne sera peut-être pas le nôtre
et quand je serai brillante mais pas encore incandescente
il est probable que je reviendrai...
J'écrirai sur le sable les mots de mon voyage
sans mentir si possible et sans rire
Quand je serai presque croquante, vous me permettrez
de passer la main
la main d'un voyage sous-marin
parmi les requins

Je parlerai d'une tortue qui était partie avec ses congénères
toutes munies d'électrodes pour nous faire parler
Quand je serai dans le rêve de chacun, pascale parmi les Pâques
au rameau d'olivier, je mangerai les bonbons
suspendus dans des papiers dorés!
Je décrirai l'as, la meilleure carte de mon jeu, celle qui,
finalement, reste seule avec ce qu'elle a gagné!
et quand je s

19 avril 2007

AUTOPORTRAIT EXPRESS

"Entre nous soit dit"

AUTOPORTRAIT EXPRESS
Mon autoportrait est en photos!
Je procède ainsi:
Partout, dans les lieux où je vais, là où je sens quelque chose que je ne connais pas, qui surgit d'un seul coup... Une image à prendre! C'est automatique!
Dans ce moment-là, je sais que c'est moi!
En une année, je fais quatre mille photos mais je ne suis pas souvent sur la photo!
Ensuite, les photos défilent sur l'ordinateur en écran de veille, plein cadre...
Pour chacune d'elle, je revois un morceau de ma vie, de mes occupations du moment, des activités que je pratiquais, des gens que je rencontrais, de mes goûts, des désirs qui m'habitaient...
En fait, je vois les millions de choses qui nous habitent tous et je n'arrête pas de regarder!...
Je suis une regardeuse qui entend les sons de la vie!

9 avril 2007

LA GOUTTE QUI FAIT DEBORDER LE VASE !

"Entre nous soit dit"

07.11.2006
LA GOUTTE QUI FAIT DÉBORDER LE VASE
En tombant au fond du vase de l'antiquité,
je plonge dans une goutte de vague à l'âme venimeux.
Une pluie de confiture me colle soudain aux parois d'eau bénite
aussi gluante que le Soissons!
La sueur ruissèle en commémoration aux cendres de mes ancètres
dont le parfum souffle ses exhalaisons.
Un soupçon de tristesse m'effleure
en entendant au loin les bris de vase au pilon fatal!
Comment la dernière goutte d'alcool
n'a-t-elle point noyé le poisson du Soissons?
Que n'ai-je versé les larmes du vase de cérémonie?
De Cléopatre à Scipion,
toutes ces saisons de fonte des neiges n'ont-elles point encore fini de râcler
le fond du vase de mes nuits?
Vase de terre ou vase de Vasarelli,
perdu entre le vin , le sang et l'eau
à la recherche de la goutte suprême.
Je erre dans la valeur vide d'un vase d'opaline...
Le vague à l'âme et le comérage,
en gouttes se valent bien!
Surtout si on les mélange dans un vase de souvenirs
où les chagrins et les larmes se mélangent aussi.
C'est ainsi qu'un beau jour,
pendant que les foudres du ciel se répendaient sur nos têtes,
la porcelaine d'un de nos plus beaux vases se mit à briller doucement...
En observant minutieusement la matière laiteuse,
d'une fine ligne,
nous vîmes apparaître une toute petite goutte d'un liquide rouge vif.
Nous restions hypnotisés par le phénomène
alors que la maison tremblait sous des assauts répétés.
Curieusement, le filet rouge obliqua sur la paroi du vase
que l'on croyait vide.
Des vapeurs d'amertume enveloppèrent soudain nos corps las.
Le souvenir de la vieille aïeule apparu simultanément dans nos têtes creuses.
Marceline poussa un long soupir sorti du fond des âges.
Sylvain prononça quelques mots innaudibles dans un long chuchotement.
Nos oreilles se fermèrent alors.
C'était comme si nous étions ensemble dans le même vase!
Une goutte de valeur vide
dans un vase de sans-souci...
Sans rancune pour l'amertume
d'une coulée de sueur sur le coeur...
Le parfum exhalant d'un vase pourtant ébrêché
ferait-il revenir la petite Madeleine de la grand'tante du Proust?
Si tous les vases retrouvés au fond des océans nous livraient
les secrets de toutes les histoires,
comment une goutte de sang de comérage pourrait encore suinter?
Comment pourrions-nous encore goûter les larmes des regrets
au fond des vases d'amertume?
Tous ces mots si beaux
ne peuvent-ils aussi remplir une coupe d'opaline?
Toutes ces rancunes
n'ont-elles pas leurs lieux de célébration
au fond d'une urne, où, chaque fois
les mots goutte à goutte viennent s'amonceler?
Et, n'est-ce pas ainsi que le petit Marcel les entendait,
les sarcasmes de tous ces gens?