3 août 2007

Festival de la poésie... de LODEVE

"Entre nous soit dit"
Juillet 2007
L'EMERVEILLEMENT
D'UNE FESTIVALIERE A LODEVE !

TERRES ROUGES
HOMMES BLEUS, TOMBEAUX
OASIS
AMES VIVANTES SOLEILS INSOLANTS
OUGANDA LUEURS, LICKENS
BEGONIA COLERE DES CASCADES ESCARPEES
RAPIDES TORIDES
BASALTE MATE
FRAGILE FERTILE AFRIQUE, SOLEIL GEANT...

Promenade au marché...
Comment cette femme, éditée par un véritable éditeur peut-elle prétendre nous lire de telles banalités, des choses aussi évidentes, aussi convenues, aussi gnian-gnian!
Comment pourra-t-elle ensuite avoir raison, de surcroît, si elle souhaite se justifier, ce qu'elle ferait assurément, je suppose, dans sa parole propre!
Dire de telles fadaises au point qu'on dirait qu'elle les a faites écrire par des élèves de troisième à l'aide d'une méthode de repiquage de phrases "romantico-journalistiques"!
Mais en fait, c'est elle qui les a écrites et elle nous livre ses fantaisies avec toute la platitude nécessaire pour que ça ait l'air joli, comme une petite fille devenue grande mais qui, elle, ne me fera jamais pleurer...
Ecurie du "Grand souffle" entre art et vie...
Edition formée d'un collectif d'artistes.
Collection "les flueurs" au coeur de l'expérience de l'individu
Bataille. Ecriture à même la vie, science du cri, art du choc.
Débarquer dans le présent.
Cacher le monstre qui m'assaille
Il vit autour de ses trous. Rèves de monstres
Lune dans la vitre... L'homme posé sur le monde, là, comme lui-même jusqu'à l'os...
Et l'autre qui se montre, qui ne voit que les regards qui la regardent... Qui en pleurerait, qui est blessée au fond d'elle-même et qui ne l'écrit pas!
Elle écrit autre chose, l'air de rien, encore pour faire joli!

29 juillet 2007 - 10 heures
Higelin
Rentrer dans le jeu, ouvrir son âme. Pas se poser de questions!
Richesse des différentes cultures
Se mettre en état d'enfance, les laisser libres. Curiosité en résonnance au moindre signal.
Ça chie dans c'monde-là! Mais il y a Handsandsouki, Martin Luther King quand il parle. Dans le dernier écrit de Garcia Lorca, un splendide hymne à la vie!... Poésie pour être au milieu des gens, pour nourrir, pas de la poésie de salon!... J'prendrai la route mais j'en laisserai pour ceux qui ont envie de venir! La rencontre fait vivre les chansons qui prennent une autre dimension... Quelle est la façon dont on pratique dans la vie? En maternelle, c'est l'art comme il vient, les créateurs retrouvent l'enfance à chaque fois. Naîf, simple, émerveillé. Meilleure ouverture, + humour.
Par exemple, il s'est retrouvé avec sa mère toute nue et froide dans ses bras... Morte. Il a ressenti une grande tendresse...

La pesenteur des ombres.
Nous chanterons l'eau dans l'ombre du désert... Daniel Leduc, "le livre des nomades".
Les guillères dit du Lully sont des fleurs qui chantent, elles ont été transformées en Manouches... dit la légende!
La terre est là, loin de moi. Ton corps prend la forme du lendemain. Tu es l'écume des frontières du prochain retour.

Alors, Sapho est arrivéééée...
en chair et en os: la poésie c'est une langue dans la langue... Incongruité "RAVISSANTE"! Langue organique? Aller en avant de lui-même, dans un vertige... c'est le poète... Le texte de la chanson peut être orphelin de sa musique... La voix est un corps, constructurel de la chanson, de ce qui se dit... Performance... RAVISSANT!... Traduire des moments de création. Vies-monde... Il s'agit de faire ce qu'on a à faire. Je ne peux pas m'en empêcher, quelqu'un qui écrit a besoin de donner, aller aux autres en direction du monde, voyage, traversée... Ça traverse les barrières jusqu'à l'universel....
On n'est pas une maison, on est un livre... Fatima, elle a cinquante ans, sa maman est partie, elle est comme une petite fille... Passage à tamis jusqu'à l'ascèse du mot... Sapho ou "l'éteignure"! "Quand on tient son truc" dit-elle... Henri Michaux m'a dit... Phrase rassurante, paternante, professionnalisante pour la jeune Sapho, peureuse qui se fait materner par les Fatimas de Lodève!

Dans le cloître de la cathédrale,
lecture aux chandelles.
Un poète syrien... parle "d'avant l'aspirine": PENSE à la douleur avant qu'elle ne devienne idée... La douleur est la matière, elle est la mémoire des éléments. J'écris avec la matière sèche... Une voix lunaire. Un verre de citronade...
Et tous ces gens qui font les gentils entre eux et les indifférents avec ceux qu'ils ne connaissent pas... Les p'tites dames avec leurs petites toilettes décontractées, leurs petites opinions bien rangées, bien satisfaites, bien consensuelles. Et chacun de son histoire, comme si elle était extraordinaire pour le monde entier, comme si elle ressemblait à un miracle, à un phénomène exceptionnel, à du merveilleux!
Entre moi et mon corps, il y a une partie qui ne fonctionne plus. Je la paralyse aux trois-quarts pour éviter qu'elle fasse mal. J'essaye de croire qu'il ne s'agit que de sensations... C'est vrai que ça peut disparaître mais force est de constater que ça fait souvent mal, réellement!
Il n'y a jammais eu de pitié en art. J'ai peur, dit-il... Je ferme les yeux quand il parle l'italien, l'arabe ou le tchèque... Je vois d'autres paysages! Je rouvre les yeux de temps en temps comme pour vérifier moi-même que je ne dors pas. La comédienne lit le texte pour la première fois. Elle donne l'impression de vouloir pleurer. Elle y met toujours le même débit, la même façon d'épeler les mots, la même façon de traîner sur les voyelles, la même façon de finir les phrases. Ça donne l'impression qu'elle veut faire porter le malheur de l'humanité! On dirait aussi, si on en croyait le premier ressenti, que, vu l'immensité de la tâche, elle est condamnée à la désespérance!
L'autre est né à Tyr... Il lui parle comme à une femme... Des visages comme des semelles... Tes rèves se putréfient. Tu es Tyr, si triste charogne... Le temps nous laisse colonne et marbre, tu ne mourras pas, Mer...

Les gens tombent sur les sièges avec le grand poids de leurs chaires, sièges trop bas où ils s'enfoncent dans un silence parfait. Leurs corps s'étalent alors comme des choses qu'on aurait abandonnées un temps... L'histoire se passe soudain ailleurs, dans une sphère parallèle, par une grâce étonnante! Ils tentent de se sentir bien, de prendre leur temps, de se passionner, de devenir savants et peut-être sages... Sont-ils gentils ou stupides?
Celui-là qui est né à Tyr, me parle-t-il vraiment? Est-il poète comme un poète français? Lui et les autres ont l'air de personnages sérieux, des savants sans doute!
Il y a toujours une femme avec un homme et c'est là qu'on peut les situer... L'homme entre seul et s'installe. Il a une prestance presque majestueuse, je vois un prince ou un érudit. Je vois des histoires riches de toute l'expérience de ses cheveux blancs. Lorsque la femme arrive, on tombe dans le grotesque! On voit sur son visage toutes les bêtises qu'elle a eu à démêler autour d'elle, toute l'abnégation dont elle a fait preuve, toute son usure... Lui, n'est plus qu'un enfant devant sa mère, sa compagne d'infortune, la lune de chaque jour, toute la vie, il n'y a jamais de bonheur parfait! Elle devient la garante, dès que le moindre relâchement se manifeste, elle rouvre ses blessures... L'homme qui a travaillé travaille encore, il travaillera toute sa vie!

Roger Bernard était l'ami de Char,
fusillé entrain de courir sur l'ordre des soldats allemands...
L'éternuement de la queue de la mésange. Squelette triste. Tout meurt de respirer... L'éternelle joie vivante de mourir. Seule la présence n'est pas indispensable au suicide...
Le rhum du pollen ennivre le lotus, le sein lyrique du chaos...
Femmes sont rebelles quand il le faut, obsession poétique de la mort...
Des guirlandes de scorpions autour du cou! Je suis toujours autre chose que ce dont j'ai l'air...
La nuit plus haute que le ciel. Tu paricipes au chant tragique de l'oubli.
Une étoile tombe à la verticale. On n'embrasse que le vent!
La mémoire des oliviers, les hirondelles du temps.
Je projette le temps, je ne veux pas mourir de silence... L'eau noire du vertige!

Jean-Pierre Siméon, créateur du printemps des poètes,
favori de Claudette, éclaire la cécité!
Lettre à la femme aimée au sujet de la mort.
Nous n'avons qu'un ciel. Descendre au secret. De quoi va mourir un paysage? La rivière continue avec toi. Cette chemise d'eau après la nage. Le soir endort ton visage. Tombe le bruit des gestes. Tu es à toi-même ton enfant. L'oubli est la première rive de la mort... Un monde chuchotte derrière chaque porte. Le coeur est la troisième oreille, celle de l'enfance. Tu entends derrière la porte, tes propres pas perdus. Tes larmes sont la sève des souvenirs... Coeur sous le tranchant des jours. C'est du dedans qu'il faut tenir la paix... Expliquer, c'est faire souffrir l'âme d'une deuxième absence... Semblablement réels et ardents dans le vide, au centre d'une soif. Ce jour dans le jour. Un autre temps dans le temps. L'absence chargée aux bras de la mémoire. Au prix de la joie des yeux.... Soupçon d'avoir posé pour rien, les mains sur le monde. Seul face à l'énigme s'allégeant dans l'amour, échange dans l'aspiration, le sens inexprimé des choses. Crachats de la misère dans nos yeux. Lumière sans usure, éternités moqueuses. Etoiles fuyantes dans l'âme... Mort immense, demi-voix devant la tombe, emporte l'inconsolée. Fatigue dormante, rien n'est saisissable, tout par défaut. Patience qui nous tient prêt au bord du gouffre et de la joie. Jeter des cris sur le ciel bleu comme des pierres... Parler doucement à ton enfance. Ta voix boit le silence. Veille parfaite dans la mémoire où ton enfance aimée te prend dans ses bras... Ecoute cette voix qui chante dans le néant... Phrase de lumière posée dans l'instant.

Le poète dit... Nous savons la cruauté,
le lait innépuisable des songes,
la langue des rues,
la secousse des temps...
Une éternité me manque, la maison est vaine, nous sommes sans repos... Notre coeur tombe, nous inventons la mort.... Te faire sourire, commençons tout de suite! La caresse est l'eau qui nous lave... Faire naître un soleil entre tes lèvres... La consomption de la dernière étoile.
Tes morts ne sont qu'à toi, tu es née dans la douceur de tes morts, tes morts rèvent à ton côté, tu es ce qu'ils ignoraient d'eux-mêmes... Jamais plus... Magies molles de la réalité. Le regard envahi mais libre du matin. Un amour comme une joie d'enfance... La caresse d'une rive et tout se recompose, feu dormant, joie ouverte, bonté de l'éclair... Etre le cri sans le cri. Ce coeur qui n'est pas un muscle. Un soleil au centre de toutes choses. S'agenouiller autrement qu'en soi-même...
Donner
la
réponse
du
vivant!

Diagonale France-Tunisie
Connivence absolue entre les poètes
Moucef Ghachem "polyglaute". Maklazoum, jakanoun.
Mohammed Ghozzi demeure troglodyte tintamare...
Nuits mal mâchées, sol spolié de mon histoire, raphale de la douleur. Yeux en ruine, rire-culbute... Les errances qu'on m'inflige, complainte creuse de l'orphelin. Chiourme de la haine. Les rougeoiments de caravanes m'ouvrent les veines... Dans le silence abyssal, le vent a rassemblé ses forces dans les nuages. Noyau de mer nocturne... Forêt-léopard!

Edith Azam... Pupille observe les trous.
Peur, bestiole, le fou...
Ça claque, fouette, craquer ses dents, déconstruit, parti loin, manque d'air.
Langage cloué...
C'est donné à tous de rêver, de fermer les yeux et d'aller ailleurs.
D'un ciel à l'autre comme Adam qui a appris la poésie.
Le dictionnaire tombe les mots, les palmiers sont les éventails du désert, la poésie, les ailes de la langue, l'oreiller le sac de nos rêves, la prose est l'hiver de la langue.
Daramia...

Julien Blaine, nous.
Faire sortir les poèmes du livre à corps et à cris... Poèmes de sonorités. Réalité de l'Afrique avec les grios, le sacre du printemps de Stravinsky... Réactiver... le passé!
Phéniciens, sunnites, Carthagénois... Nous n'aimons pas la guerre!... Les poètes de la Beat Generation et les poètes Abassydes mènent un combat poétique... Pacifier, pas s'y fier!

Duo
en langue originelle avec Edith Azam.
CV: je suis une illusion née en 1973... Lettres modernes et sciences de l'enseignement...
Au pays de Candide, fulgurance de voix, ligne faite au couteau.
Jour à l'affût, en attente, les mains qui tremblent...
Tom brûlé...
Electrique sous la peau.
Dans ses yeux, lignes de fuite...
Tom tout seul en bouillie.
Roulé en boule
ça cuit
animal
sauvage.
Chercher une idée d'une idée.
Tout homme attend qu'une idée le trouve.
Cliquetis face à face avec tisane
Main de verre cassé.
La voix le décroqueville.
A terre, Tom, ligne juste. Tom démoléculé, follifolle.
Un air de musique bête, musiquer.
La blouse secoue Tom.
Fracture espace-temps, panique.
La tisane nous parle pour tisanner.
Quel univers de tisane.
L'univers se déploit, se déplie.
Tom faire lit pour que dorme traversin.
Tout homme.
Tout Tom entier...

Serge Henri Robin, Malgache.
Auteur déferlant, sorcier? Les esprits nous véhiculent. La sorcellerie du palpable.
Comment nous narrons le dire... Chant qui vagabonde...
Pupille s'effondre entre ses os.
Violence contenue, indécente.
Une respiration qui lui clot le langage!

Les Occitants.
Oc zénital.
Goût étincelant. Ataquín!
A toujours chercher les chemins qui...
A toujours marcher sur...
On sent bien que...
L'incision de nos pensées
La forme bleue de ton corps
Ta vivante mort.
La maturazione de la luz
Traversée

Le voyage de ma parole, sédiments de l'enfance, réseau des espérances, le coeur du monde pour attraper son innaudible battement... Raï Sunca!
Boulégaï, sourir della carra, Sidarta. L'appel des sécheresses, fouiller dans les buissons. Le monde s'écroule dans cette bouche ouverte.
Une fumée se dissoud portée par sa parole, son unicité et eux, nous, les autres. En regard, en oreilles, en face. Moi aussi. Ça te remplit de joie, de liberté, de bien-être...
Où est, sont le, les forum(s) où chacun vient pour écouter, parler... Que fait l'école?
Niafassun kahoura zou bou
Roubama
Rati i ouna
Des plumes sans corps, des volumes sans paroles, kalam.
Le reflet des rayons du soleil dure dans un bassin d'eau. Les branches de la félicité. Yabka!
Je vois ce qui ne ressemble à aucun autre lointain...

(La Chamelle, cuisine orientale.)

Bien affectueusement à tous les poètes du 10ème festival des voix de la Méditérannée, ce recueil de propos épars entendus tout au long de cette semaine
empreinte de la "grâce" si particulière qui accompagne la poésie,

Jacqueline Machard
jmachard@wanadoo.fr