tout défait. Vie simple, se tenir ensemble. Ce qui n'a pas d'évidence s'il ne vient rien. Je regarde ailleurs sans rien attendre... Je regarde l'espace, lèvres sans voix, quelque chose nous manque. Long, incohérence du temps dans l'emplacement d'un creux, je dormirai. L'invisible dure longtemps. Là où toucher la peau ne fait plus mal. Rève de réparer les forces. L'immobile de la sève. Dire, lèvres sans voix. Dire autrement, en nous ce quelque chose de la main et de la terre ensemble... La voix des poètes qui Edith, voix de poésie, la lire, l'entendre. Trace qui, quoi, qui ne va pas. Anamnèse, or j'attend. Cuticule libellule hommes. Je suis requiem en la mineur. Ils sont là ensemble, ils disent, ils lisent des choses différentes... Prend-lui la main. Ils se tiennent le micro, ils sont hyperattentifs, hypersensibles à ce que l'autre dit, lit...
15 juillet 2008
On pourrait croire
qu'ils ne sont pas d'accord, mais non, ils sont délicats. Et puis ces tonnes de mots, ces kilomètres de mots. Puis Edith parle de Jérôme qui a les yeux bleus. L'ange cannibal... La négation des mots se dit par des mots. Les mots insistent... Les corps à mots existent grâce aux choses... Une folie d'écrire. Est-ce que je peux écrire? Je demande ça à Edith. Peut-être que je peux écrire pour elle avec ma main gauche. Peut-être elle aimera lire ça et continuer avec l'idée qui m'en est venue de faire comme les enfants, écrire dans plusieurs positions du corps, des positions où on croit qu'on peut pas écrire... Le doux un peu grinçant du violoncelle. Elle se frotte. Elles s'embrassent. Je fais des fautes qui disent autre chose, qui disent des choses mieux, plus précises, plus loin, ailleurs que ce qu'on croit pouvoir lire et dire. Ici les gens écrivent peu. Juste quand on leur dit "écrivez!... Aller, écrivez comme ci ou comme ça! Puis après ils achètent les livres mais surtout ils parlent. Ils se font des grandes explications, ils se frottent le dos. Ils ont leur cahier sous le bras... Certains pleurent, ils sont souvent à fleur de peau et fiers aussi...
La vallée,
l'avalée est triste, elle danse une danse triste. Le ciel est couvert vers la montagne. Ne nous trompons pas, je ne demande pas à Edith ce qu'elle pense de ce que j'écris. Juste lui faire le plaisir de lire ailleurs une voix qui veut gueuler!... Sont-ils heureux? Où vont-ils? Ils sont toujours là. Mieux sans connaître, bavarder avec Edith, égrener ensemble les notes du banjo que la montagne résonne. Et la gauche dans l'histoire? Elle tient la page à plat, elle travaille aussi pour que la droite ne soit pas gênée. Edith écrit, éructe et écrit puis elle court encore et encore et encore, et moi je me dis que j'ai des trucs à gueuler. Je veux slamer aussi. Les deux ensemble, c'est bien... Mais pourquoi? Pourquoi mon cheval et moi? Pourquoi la vie, la montagne et le froid qui prend toujours le dessus du chaud? Edith, elle a écrit pour moi dans ses livres... Des choses simples et pleins de mercis. On est maladroit, maladroit de ne pas s'aimer plus. Tous là, on sait que, mais surtout pas! On peut pas, on peut pas! Caresser le papier avec le stylo, oui! Et à condition de s'entendre lire, d'entendre nos voix, la douceur des timbres dans nos oreilles. Essayer d'aimer par le détour des mots, mots d'amour qui essayent en écrivant autre chose, d'être aussi doux que l'amour. Qu'ils deviennent amour autrement...
Je bois
Je bois la sangria à petites gorgées. Edith est en train d'écrire, assise sur le gravier. Elle est calme. Elle écrit avec la main droite. Elle dessine peut-être. Edith, c'est un cri dans un soufle entrecoupé, saccadé, un sanglot qui parle. Je continue à écrire. Je ne veux pas rester désséchée par le jaune que Nicolas Pesquès nous a proposé d'écrire à sa suite. Heureusement qu'elle est là, Edith! Je ne peux pas croire qu'elle a besoin de nous...
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