Un bonheur de mère
Un beau jour de juin elle redécida à écrire, ce jour-là, sentant les vacances, les jours vacants arriver. Sans autre grand espoir que de se retrouver elle-même... Elle ressentait le besoin de préparer un temps soit peu cette rencontre. Reprendre ce moyen qui lui était déjà ancien, celui de l'écriture quotidienne.
Elle lisait souvent. Elle suivait des livres lentement un peu chaque jour,qui devenaient différents selon le lieu où elle les lisait. Peu à peu, elle se sentait un peu frustrée de toujours se préoccuper de l'existence de personnages qu'elle ne verrait jamais, qu'elle n'aurait d'ailleurs jamais envie de connaître. Elle sentait que tous ces mots qu'elle lisait auraient pu être employés en fait à se dire, elle, à se raconter à son tour et qu'alors, son vécu ne se perdrait plus sans cesse dans les méandres de l'oubli. Car elle sentait tout ce temps qui commençait déjà à lui échapper, ces jours dont elle ne voulait pas pourtant chercher à se souvenir méthodiquement. Elle savait qu'il suffisait de quelques lignes par jour pour se retrouver. Elle savait que cela suffisait pour retrouver le personnage qu'elle était celui que chaque jour elle cherchait à retrouver, à rencontrer, à redéfinir. Dans chacun de ces moments, la difficulté en était si grande que les larmes lui montaient aux yeux immanquablement...
Alors elle prenait la voiture.
Depuis quelques jours, quelque chose se passait en elle, une sorte de besoin de se dire... Une prise de conscience? Et puis il n'y avait personne à qui se dire... Finalement, ce qu'elle avait à dire n'était que du radotage de grand-mère - comme beaucoup de romans d'ailleurs.. Sauf que... - et ce radotage-là, elle n'avait qu'à faire comme les autres, l'ECRIRE!
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