"Entre nous soit dit"
La mémoire du temps de Edmonde
Jacqueline écrit entre les mots...et sur les mots, parfois!
La mémoire du temps sur les chemins de la vie, à l'orée de soi-même et de l'instant qui court... Cette mémoire-là nous ramènera à un silence de fêlures tapies dans la solitude.
Une solitude peuplée de brouillards et d'instants nocturnes.
On y respire plus lentement, par saccades, comme une mer d'huile que le vent, tout à coup, frappant le bord des terres de l'esprit, peut en faire riser la surface de mille sensations diffuses. Le tempo du coeur s'arrêtera...
Ce sont les battements d'un murmure sussurés à l'oreille des jours qui passent.
Ils vont ainsi se blottir dans les recoins de notre mémoire.
Le chant du silence pourra les y retrouver, au moment muet qui transforme nos sombres pensées en joyeuses symphonies.
Le lointain et le récent se mêleront.
La mémoire sauvage ne fait qu'un de ce passé présent à tout instant.
Les bras se tendent vers cette chose vécue qui n'est plus mais qui vit en nous pour toujours. Cette éternité ne se délitera que si les parfums de nos jours acceptent de ne les enlacer qu'en partie...
La respiration du temps fera éclore des exils exquis au bord de nos existences fracturées.
Le double moi les rattache encore à leur propre étrangeté.
Matin doux, fraîcheur du soir, atmosphères diverses, rythmes de nos instants parfumés... L'homme éphémère y écrasera ses larmes.
Il y colle une joie de méloppée sur le doux tam-tam des jours alternativement sombres ou gais. Et le temps s'écoule lentement.
L'eau efface les traces que l'on voudrait indélébiles...
On se plie à son désir faussaire et implacable!
LA FIN D'UN TEMPS
A la canopée de l'existence
Entre le temps des résurgences de moments brodés d'espoir
La lucidité prend des turbulences de parfums capiteuxLe voile se déchire
La sagesse cousue d'or courbe sous le joug des ans
Les yeux ont un regard de fièvre
L'homme cherche à élucider le mystère de ses jours
Le labyrinthe de ses nuits
Il attrape les mots et les blottit dans la petite poche de ses souvenirs
Il surprend les nuages et va vers des révélations évanescentes
Dans la turbulence, la déchirure entrave la parabole allégorique
Le monologue solitaire lui arrache des pensées ténébreuses
Un entre-temps de choses de vie évanouiesLa transparence se fait jour
Son expérience empirique ne repose plus que sur un désert insondable
Peut-il ramener un peu de lumière dans ces tréfonds ténébreux?
Le vieillard chenu arrive au terme d'un espace que lui seul peut définir
Il peut se poser, méditer sous les ombrages de sa vie en suspens
Un indéfini espoir, un azur accueillant et serein
Alors, il regarde le ciel
Dernier augure d'un ailleurs délicieux, plus léger qu'un vent qui calme
Il se sent dans un étau d'attente confiante du début ou d'une fin prévue
Inexorable réalité de la mortIl n'est pas triste, seulement songeur
L'inconnu le rend anxieux et le fascine
Il a fait son temps
Il attend
Il attend.
1 novembre 2007
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